Je crois même très-déplacé de mêler des danses aux pieces saintes du nouveau Testament, comme Polieucte, &c. […] songe-t-on à expier les péchés commis par tous nos sens, puisqu’on ne cherche qu’à les y satisfaire, & à commettre de nouveaux péchés ? […] Ces coliers, ces bracelets sont de nouvelles chaînes qui lient Jesus-Christ.
Les Comédiens, dont le sort est fait au Théatre, regardent les nouveaux rôles comme une surcharge ; il faut les prier, les presser pour les leur faire accepter : quand on y est parvenu il faut prendre leur tems, & attendre qu’il leur plaise de jouer.
Macrobe raconte, que Pylade se fâcha un jour qu’il jouait le Rôle d’Hercule furieux, de ce que les Spectateurs trouvaient à redire à son geste trop outré, suivant leurs sentimens, & qu’il leur cria, après avoir ôté son masque, « Foux, que vous êtes, je représente un plus grand fou que vous. » Après la mort d’Auguste, l’art des Pantomimes reçut de nouvelles perfections* : sous l’Empereur Néron, il y en eut un qui dansa, sans Musique instrumentale ni vocale, les Amours de Mars & de Vénus.
En ce qui regarde les théâtres, et d’après les institutions anciennes et nouvelles qui les concernent, le clergé n’est point en droit, dans aucun cas, d’exiger d’un acteur l’abjuration de la profession de comédien ; et si les prêtres persistaient dans cette prétention, ils se mettraient en pleine opposition et en plein délit, contre la puissance du prince et celle des lois.
» « Il était tard, les femmes étaient couchées, toutes se relevèrent : bientôt les fenêtres furent pleines de spectatrices qui donnaient un nouveau zèle aux acteurs : elles ne purent tenir longtemps à leurs fenêtres, elles descendirent ; les maîtresses venaient voir leurs maris, les servantes apportaient du vin, les enfants même éveillés par le bruit accoururent demi-vêtus entre les pères et mères : la danse fut suspendue ; ce ne furent qu’embrassements, ris, santés, caresses : il résulta de tout cela un attendrissement général que je ne saurais peindre, mais que dans l’allégresse universelle on éprouve assez naturellement au milieu de tout ce qui nous est cher.