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2. (1705) Pour le Vendredy de la Semaine de la Passion. Sur le petit nombre des Elûs. Troisiéme partie [extrait] [Sermons sur les Evangiles du Carême] pp. 244-263

ce sont ceux qui craindront sans cesse d’être du nombre des reprouvés : ceux qui veilleront pour ne jamais se laisser surprendre. […] Or ceux qui vivent de la maniere que je viens de dépeindre, ne composent pas sans doute le plus grand nombre : on n’en trouve que très-peu dans le monde, & vous en convenés vous-même ; il est donc certain, que tandis que vous suivrés le grand nombre, cette multitude de mondains, vous ne serés pas du nombre de ceux qui se sauvent. […] croiés-vous que le nombre des Justes fût au moins égal à celui des Pécheurs ? croiés-vous que s’il faisoit maintenant la discussion des œuvres du grand nombre qui est dans cette Eglise, il trouvât seulement dix Justes parmi nous ? […] Suis-je du nombre de vos élus ou de celui des malheureux ?

3. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre V. Du nombre des Acteurs. » pp. 252-256

Du nombre des Acteurs. […] C’est afin d’éviter tous ces inconvéniens, que la plus-part des Poétiques ont déterminé le nombre des interlocuteurs qu’il est permis de placer dans une Scène. On n’est point d’accord sur le nombre des Interlocuteurs. […] En un mot, ce n’est qu’au dénouement qu’on voit avec plaisir un grand nombre d’Acteurs occuper la Scène ; l’art veut même alors qu’on fasse paraître généralement tous ceux qui ont agis dans le cours de la Pièce ; ainsi que je l’ai recommandé plus haut. […] Dans le Jardinier & son Seigneur, il met en action dans une même Scène les personnages les plus importans, & un grand nombre de subalternes ; & comme si ce n’était pas encore assez, il fait accourir dans le même lieu tout un Village.

4. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre XIII. De l’éducation des jeunes Poëtes, de leurs talents & de leurs sociétés. » pp. 204-218

Mais l’étude du grand monde, achevant de perfectionner leur goût naturel, ils augmentent le nombre des connoisseurs. […] C’est d’entr’eux qu’est sorti, depuis leur renaissance en France, le plus grand nombre des bons Auteurs, & le plus grand nombre des mauvais. […] Enfin, après des désagrémens sans nombre qu’il a dévoré, il triomphe, sa fortune est faite, sa pièce est affichée. […] » « Vous vous plaignez du nombre des Auteurs ? […] Les qualités de l’esprit ont cela de commun avec celles du cœur, qu’on les rencontre dans le petit nombre, & que ce nombre est en proportion avec le grand d’où il est tiré. » « Si vous n’avez pas encore découvert ce qu’il vous faut, est-ce une raison de cesser de le chercher ?

5. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Des anciens Spectacles. Livre premier. — Chapitre II. Des Naumachies. » pp. 100-111

Le grand nombre de gens de qualité & de ses amis qui le suivoient, sont marquez dans l’Histoire : On y fait mention de leurs Chariots, de leur propreté, de leur galanterie, des excez d’yvrognerie & de cruauté où l’Empereur s’emporta dans la chaleur de la débauche. […] Il y fit combatre douze Vaisseaux contre un pareil nombre, sous deux Factions, l’une Rhodienne, & l’autre Tyrienne. […] Il augmenta le nombre des combatans pour l’encherir sur Auguste : Mais sa cruauté rendant tous ses soins suspects, la pluspart des personnes de qualité ou de merite ne se rendirent à cette Assemblée que par crainte ou par maxime de Cour, & n’y goûterent qu’en tremblant les plaisirs offerts & la joye preparée. […] Mais les autres qui ne sont ny moins en nombre ny moindres en poids, atribuent avec la derniere opiniastreté la gloire de cette magnificence, à ce dernier Prince de la Maison des FlaviensTheod. […] Car il fit paroistre un si grand nombre de Vaisseaux, qu’il sembloit que ce fussent deux Armées effectives, qui dussent combatre serieusement pour des interests reels & sur des contestations veritables.

6. (1825) Des comédiens et du clergé « Des comédiens et du clergé. —  dénombrement du clergé de france avant et depuis la révolution.  » pp. 346-350

La puissance séculière, l’autorité civile, et les magistrats surtout, doivent apporter une telle surveillance sur l’empiètement que les ecclésiastiques pourraient entreprendre sur ce qui concerne le gouvernement de l’Etat, et l’existence des citoyens, que le nombre des prêtres est tellement considérable, qu’ils forment, à eux seuls, une masse imposante dans le royaume, et que le gouvernement rencontrerait partout des individus tout prêts à lui résister, dans des matières d’autant plus délicates, que ces mêmes ecclésiastiques sont reconnus et révérés par les peuples comme des juges suprêmes en fait de religion et d’affaires de conscience. […] On jugera par le dénombrement de l’ancien clergé de France, qui va suivre, combien la cour de Rome avait de zélés serviteurs dans le royaume, avant la révolution, et combien l’autorité de nos princes devait être entravée, lorsque le clergé formait et soutenait d’autres prétentions ; puissant par le nombre, puissant par les richesses de ses revenus, et plus puissant encore par l’influence de ses fonctions, le clergé à lui seul pouvait singulièrement contrarier la volonté du prince, lors même qu’elle se dirigeait vers le bien-être de ses sujets ; aujourd’hui à la vérité, tout est diminué dans le clergé, le nombre, les richesses, et même l’influence de l’opinion ; il faut encore ajouter que les lois constitutionnelles rendent au prince et à son gouvernement une suprématie d’autorité, qui n’en reconnaît ou n’en craint pas d’autre dans l’Etat, mais encore ce clergé s’élève actuellement à environ 50.000 individus, qui jouissent de plus de 30.000.000 fr. de revenus, et ces individus pourraient un jour, si on leur permettait de dériver de la ligne tracée par nos lois, chercher à ressaisir une autorité qu’ils n’ont perdue qu’à regret.

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