Le temporel veux acquérir, Et faire mon nom florir. […] (le nom est en toutes lettres), fils du Dieu vivant, et époux des âmes fidèles, prends ma fille Madeleine Gasselin pour mon épouse, et lui promets fidélité et de ne l’abandonner jamais, et lui donner pour avantage et pour dot ma grâce en cette vie, lui promettant ma gloire en l’autre, et le partage à l’héritage de mon père ; en foi de quoi j’ai signé le contrat irrévocable de la main de mon secrétaire.
Il n’y a de nouveau que le nom de Flore, car ce n’est qu’un recueil de recettes qu’on trouve dans un grand nombre de livres, on a cru piquer la curiosité & donner la vogue, par un long titre : il a mis pour Epigraphe des vers de Boileau, dont le choix n’est pas heureux ; ce poëte dit, en parlant de l’Idille, Art. poët. […] Les comédiens en ont plusieurs dans leurs archives, les empiriques de la beauté ne sont rien moins qu’inventeurs, ils ne débitent que ce qu’ils ont trouvé, ils lui donnent un nom singulier, le débitent avec assurance, comme si c’étoit leur ouvrage. […] Les Poitevins faisoient de même, delà vient leur nom Latin, Pictavi id est picti. […] On est encore redevable à Madame Poppée du nom d’un fard célebre, que Juvenal appelle Pinguia Poppeana, malheureusement on en a perdu la recette, & c’est grand dommage. […] Ils auroient beau s’autoriser du grand nom d’un Empereur, l’effeminé Othon ne fait que les rendre méprisables comme lui ; ainsi nos petits maîtres ont beau citer le grand monde, & même les actrices, qui sont le prototype des graces, ils n’en méritent qu’un plus grand mépris, en suivant un modele si décrié par tout où l’on respecte la vertu.
Il ne seroit jamais sorti de l’obscurité où il étoit depuis sa mort, si le plaisir de faire un roman licencieux, & de décrier le Clergé, sous le nom d’un homme célebre, ne l’avoit scandaleusement ressuscité, pour en faire l’aliment du vice ; ainsi que son Héloïse, encore plus inconnue, que le même dessein a peint des plus belles couleurs, pour donner de la vogue à ses infamies ; qu’on juge de son mérite par l’idée qu’elle donne d’elle même dans ses lettres. […] Ce nom est risible, Philinte, Araminte, Ergaste, Valere, &c. sont des noms de personnages de comédie, imaginés par des poëtes dramatiques, dont Abaillard n’eut jamais l’idée. […] Moliere qui ne s’embarrassoit guerre des unes ni des autres, l’a souvent fait ; plusieurs de ses piéces sont des comédies personnelles, sous des noms emprantés, & celle de Pourceaugnac en est une sans déguisement, puisque c’étoit le vrai nom du héros. […] Ce fut d’abord un théatre de société, sous le nom très modeste & très-juste, de comédie bourgeoise. […] Le Clergé frisé à la Greque, a traité les gens rigides de Jansénistes, & mêlant Saint Augustin, dont ils savoient le nom, avec le roi de cœur, qu’ils connoissoient parfaitement, ont proscrit par leur décision, la morale sévere qu’ils avoient déjà proscrit dans leurs actions.
Rome fut toujours pleine de pasquinades : ce nom même en est venu, & a passé en proverbe. […] C’est une satyre cruelle qu’on fait passer sous son nom : mais qui, à la bien prendre, donne de Ninon la plus mauvaise idée. […] Ce pere se tourna d’un autre côté : il traduisit en vers deux comédies de Terence, qui ne sont pas même les plus châtiées : mais, n’osant s’en avouer l’auteur, il les fit passer sous le nom de Baron son ami, & en déguisa les titres sous ceux de l’Ecole des Peres & de l’Homme à Bonnes-fortunes, changemens peu religieux. […] Pélagie distribua tous ses effets aux pauvres, se revétit d’un cilice, &, déguisée en homme sous le nom de Pélage, alla s’enfermer dans une cellule, d’où elle ne sortit plus, & y passa le reste de sa vie dans la plus austere pénitence, & une très-grande réputation de sainteté. […] sous le nom d’Aphorismes, compare les religieux à des comédiens.
a établi, que sous le nom de Comédie, nous comprenions aujourd’hui, quant à la représentation, toutes les Pièces de théâtre, soit Tragédie, Comédie ou Tragicomédie. […] Mercure en fait l’ouverture par un prologue, où il dit que de cette Comédie il en fera une Tragicomédie, parce que des Dieux et des Rois y agiront, et qu’il y mêlera la dignité des personnes avec la bassesse des discours comiques : ce n’est point en ce sens que nous avons pris ce nom. […] C’était une satyre contre un homme de ce nom, dont les fourberies étaient si publiques, que l’on ne fit aucune difficulté d’en souffrir la représentation sur le théâtre, sans aucun déguisement. […] fit bientôt paraître sur la scène trois autres Poètes qui fournirent des Pièces au théâtre : Jean de Baïf fit la Comédie de Taillebras ; la Péruse, une Tragédie sous le nom de Médée ; et Robert Garnier donna peu de temps après au Public, Porcie, Cornelie, Marc-Antoine, Hypolite, la Troade, Antigone, les Juives et Bradamente, huit Tragédies qui remportèrent le prix sur tout ce qui avait paru jusqu’alors en ce genre d’écrire. […] Roi ayant ci-devant permis à la Troupe de ses Comédiens Français de s’établir dans la rue des Petits-Champs, ils auraient acquis l’Hôtel de Lussan, et une maison contiguë audit Hôtel, appartenante aux Religieuses Carmelites de la rue du Boulloir, l’un et l’autre situés dans ladite rue des Petits-Champs : Savoir, ledit Hôtel par adjudication à eux faite en l’Assemblée des Créanciers du sieur Ménardeau de Beaumont, et de la Dame son Epouse, le vingt-sixième jour de Janvier dernier, sous le nom de Maître Denis Bechet, Notaire au Châtelet de Paris, pour la somme de cent mille livres, et ladite Maison par Contrat volontaire du cinquième Décembre dernier, pour la somme de seize mille livres, sous le nom du sieur du Boisguerin, lesquels Bechet et Dubois auraient fait leurs déclarations au profit desdits Comédiens, ledit jour cinquième Décembre, et le trentième jour de Janvier dernier ; sur le prix de laquelle maison acquise desdites Religieuses, lesdits Comédiens auraient payé la somme de six mille livres ; et en outre les droits de lods et ventes : et Sa Majesté ayant depuis trouvé plus à propos de permettre auxdits Comédiens, de faire leur établissement dans le Jeu de Paume de l’Etoile, rue des Fossés saint-Germain-des-Prez, Sa Majesté étant en son Conseil, a cassé et déclaré nuls et de nul effet lesdites adjudications et contrat de vente desdits jours cinquième Décembre, et vingt-sixième Janvier derniers, sans que les Créanciers desdits Sieur et Dame de Ménardeau, lesdites Religieuses, et tous autres, puissent pour raison de ce prétendre aucuns dépens, dommages et intérêts à l’encontre desdits Comédiens, ni dudit du Boisguerin : Voulant Sa Majesté que les sommes qui ont été payées à compte du prix desdites acquisitions, ensemble les droits de lods et ventes, soient rendues et restituées à ceux qui en auront fait le payement sans difficulté.