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287. (1819) La Criticomanie, (scénique), dernière cause de la décadence de la religion et des mœurs. Tome I « La criticomanie — Autres raisons à l’appui de ce sentiment, et les réponses aux objections. » pp. 154-206

tenez une conduite opposée à la sienne, cessez de déclamer contre la corruption du genre humain, trouvez-la supportable, familiarisez-vous avec elle, ne suivez pas tous les mouvements de votre bile ; que votre vertu ne soit pas si farouche, sortez de votre retraite, ne fuyez pas les méchants, soyez indulgent pour leurs vices, montrez-vous persuadé qu’ils sont inhérents à leur nature, et qu’il n’y a pas de remède ; et continuez cependant de leur donner l’exemple de la tolérance, de la bonté, de la charité et des autres qualités que vous leur souhaitez, quoique vous éprouviez bien cruellement qu’ils s’en moquent comme de vous ; alors vous ne pourrez plus être pris pour un misantrope. […] Comme l’erreur que j’attaque est si ancienne qu’elle a pris, pour beaucoup de monde, nature de vérité, je crois ne pouvoir trop multiplier les raisons qui peuvent appuyer celles avec lesquelles je viens de la combattre.

288. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE VII. Histoire de la Poësie Dramatique moderne. » pp. 176-202

C’est Muratori qui parle ainsi dans l’Ouvrage que je viens de citer : & comme on pourroit dire qu’un Savant n’a pas le goût de la Musique, je joins à sa plainte, celle de Gravina, qui compare la Musique de son Pays à ces Peintures de la Chine, où l’on ne trouve aucune imitation de la Nature, & où l’on ne peut admirer que la vivacité & la variété des couleurs. […] Le stile ampoullé de Dryden, & le brillant de Delfino devoient écarter de l’Angleterre & de l’Italie le goût de la belle Nature ; mais enfin nos Tragédies mieux connues, forcerent ceux qui les méprisoient, à prendre une route meilleure que celle qu’ils avoient tenue jusqu’alors.

289. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre II. Du Théâtre Moderne, & de celui des François. Celui-ci comparé au Théâtre Grec. » pp. 25-38

Le pere de la Scène Françoise y fut remplacé par le plus digne rival que la nature ait pu lui opposer.

290. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre V. De la Musique ancienne & moderne, & des chœurs. De la Musique récitative & à plusieurs parties. » pp. 80-93

Il n’est pas dans la nature d’agir continuellement ; il n’est pas vraisemblable de voir sur la Scène des personnages, comme d’une haleine, méditer & exécuter des révolutions, qui souffrent des contradictions & mille obstacles.

291. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre XI. De l’amour & de ses impressions dans le Poéme Tragique. » pp. 165-178

Il n’y a point de Lecteur un peu instruit, qui ne préfére le tendre pere d’Iphigénie, suspendu entre l’obéissance dûe aux Dieux & le cri de la nature, à un jeune orgueilleux, qui prétend tout soumettre à sa passion.

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