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302. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre II. Autres Anecdotes du Théatre. » pp. 43-70

Si l’on veut des comédies, dit l’auteur, qu’on n’ôte pas aux poëtes les moyens d’être gais , & l’équivoque est un des plus surs. […] Le premier sur le Publicisme des femmes, le second, sur la réforme du théatre, a sa maniere ; il ne parle pas de supprimer le théatre, seul moyen de les réformer ; mais seulement de suprimer la profession des comédiens, & de leur substituer des jeunes gens de l’un & de l’autre sexe, pour lesquels la déclamation seroit un exercice libre & honorable, qu’ils pourroient cultiver sans renoncer à leurs emplois, Magistrat, Avocat, Officier, Marchand, &c.

303. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre IIbis. Autre suite du Fard. » pp. 61-89

Recherche-t-on volontairement, sans y être obligé, recherche-t-on si curieusement tous les moyens de plaire, sans aspirer à des conquêtes ? […] Il ne peut être approuvé que dans un Serrail, où l’unique loi est d’allumer & d’entretenir les passions sensuelles d’un homme livré à la débauche, ou dans le monde & sur le théatre, où par une sorte de Serrail ouvert au public, & plus criminel que celui de Constantinople, on allume & on entretient par toute sorte de moyens les passions de tous les libertins.

304. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre III. Aveux importans. » pp. 83-110

Les yeux sont les fenêtres du cœur, par le regard desquels la concupiscence est enflammée ; les oreilles des tuyaux par lesquels comme par un entonnoir ce venin mortel est instillé & entiné au cœur par le diable par le moyen des paroles lubriques. […] Eh le moyen qu’à la vue de nos foiblesses ils puissent nous respecter ce penchant furieux qu’on nous donne à la tendresse, & le désespoir de n’être plus aimée, cet emportement où vous met le plaisir de l’être ?

305. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre IV. Suite d’Anecdotes Ecclésiastiques. » pp. 106-132

Si vous êtes son disciple, ne méprisez pas une infâme courtisanne telle que je suis, & ni me refusez pas la consolation d’avoir une conférence avec vous, afin que par votre moyen je puisse trouver grace auprès de Jesus-Christ. […] L’Archevêque de N. se sert d’un pareil moyen pour chanter la Grand messe dans les solemnités.

306. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE I. Faut-il permettre aux femmes d’aller à la Comédie ? » pp. 4-29

Elles aiment la domination : tout y est empressé à leur plaire, même à le dire & à le redire, & ne s’occupe que des moyens d’y réussir. […] Elles sont infiniment susceptibles de tendresse, & portées à la passion : tout ici respire la licence, en offre les objets, en découvre les moyens, en inspire les sentimens, en lève les obstacles, en ôte la honte ; & ce qui les enchante, c’est que jetant un voile transparent sur le crime, on y familiarise en le déguisant, on soulage la pudeur en l’affoiblissant, on les flatte d’assez de vertu pour en éviter la grossiereté, d’assez de bonheur pour sauver les apparences, & d’assez d’indulgence dans le monde pour n’en être pas moins estimées ; leurs exploits font bien-tôt voir de quels lauriers méritent de ceindre leur front des guerrieres si bien exercées.

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