/ 297
73. (1777) Des Spectacles « Des Spectacles. » pp. 75-92

Pourrait-on s’empêcher de regarder comme un terrible châtiment une telle mort, et ne regarderait-on pas comme une marque de réprobation, de mourir sur un théâtre ? […] pourquoi passer une partie de la vie où l’on aurait horreur de mourir, et un sentiment si naturel n’est-il pas un puissant préjugé contre la prétendue justification du théâtre profane ?

74. (1715) Dictionnaire de cas de conscience « COMEDIE. » pp. 739740-750

La première, si le Curé a pu les lui refuser, le voyant prêt de mourir. […] Cela étant ainsi, il est constant que le Curé de Philometor a fait son devoir, en lui refusant les Sacrements à cause de l’opiniâtreté, où il était, de vouloir persévérer dans sa Profession de Comédien : et que par une suite indispensable il a dû refuser à son corps la sépulture Ecclésiastique ; puisqu’elle n’est due qu’à ceux qui meurent dans la Communion de l’Eglise : il est inutile de dire, que ce Comédien a d’ailleurs témoigné de la douleur de ses péchés, à moins qu’il n’ait détesté sa Profession et n’ait promis d’y renoncer pour toujours : ses autres péchés n’ayant pas pu lui être remis pendant qu’il conservait de l’affection pour celui dont sa profession le rendait coupable. […] D’où il s’ensuit qu’on doit donc la refuser aux Comédiens, qui meurent sans donner des marques d’une sincère pénitence, puisqu’ils exercent publiquement une Profession criminelle.

75. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre premier.  » pp. 2-36

S’ils meurent en bons chrétiens, ils se sont convertis, & se répentent d’avoir travaillé pour le théatre. […] S’ils meurent en comédiens endurcis dans leurs crimes, leur mort n’est rien moin que digne d’être célébrée. La mort de Moliere n’est pas certainement son plus bel endroit, mourir subitement sur le théatre, sans aucun signe de réligion, être enterré furtivement dans un coin abandonné d’un cimetiere, après le refus de l’Eglise de l’inhumer en terre sainte ; il est vrai que sa Veuve, actrice aussi fameuse par ses galanteries que par ses talens, crioit en l’accompagnant au tombeau : se peut-il qu’on réfuse un peu de terre à un homme à qui on doit des autels ? […] Il a donc bien fait de mourir, il n’auroit plus eu de comédie à faire. […] C’est-à-dire, voir dans le même tems, qu’on meurt, & qu’on vivra toujours.

76. (1675) Entretien sur les tragédies de ce temps pp. 1-152

Dans la dernière Sophonisbe w qui a paru sur le Théâtre, on n’est point touché du malheur de Syphax, parce que ce Prince hasarde sa réputation, son Etat, et sa vie pour plaire à sa femme, dont il est amoureux ; on est fort touché au contraire du malheur de Sophonisbe, qui ne meurt que parce qu’elle aime la gloire, et qu’elle ne veut pas survivre à la perte de sa liberté. […] Un Roi qui fait mourir son propre fils. […] Vous le verriez prendre, sur le point de mourir, le parti de son Persécuteur, contre ses propres amis, qui voulaient non seulement le tirer des fers, mais encore le mettre à la place de ce Tyran. […] Non, je ne voudrais pas qu’on fît mourir pour la foi un homme dont l’histoire n’aurait jamais parlé, ou qui aurait été Païen du consentement des Auteurs. Mais on peut feindre un Héros Chrétien, et le mettre dans l’occasion de souffrir pour la Religion, quand il n’est dans une Pièce que par forme de personnage Episodique, et quand la persécution ne va pas jusqu’à le faire mourir.

77. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre VII. Parallèle du Poème épique avec les Pièces du nouveau genre. » pp. 107-112

Un jeune Chevalier est aimé d’une Fée ; après nombre d’incidents, lorsqu’il se croit condamné à rester toute sa vie dans une misérable cabane, & à mourir l’époux d’une vieille assez dégoûtante, il est transporté tout-à-coup au milieu d’un palais magnifique, & dans les bras d’un objet enchanteur : ne voilà-t-il pas du merveilleux ?

/ 297