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72. (1685) Dixiéme sermon. Troisiéme obstacle du salut. Les spectacles publiques [Pharaon reprouvé] « La volonté patiente de Dieu envers Pharaon rebelle. Dixiéme sermon. » pp. 286-325

Voilà pourquoy non content de rappeller dans sa memoire l’histoire de tous les siecles passés, il veut encore par une espece de magie que la comedie a inventée, tirer les morts de leurs tombeaux par une fausse resurrection, & les faire paroître sur le theatre sous des visages inconnus, sous des figures étrangeres, & avec des habits empruntés. […] , dit Iosephe, les premieres avoient été instituées à la gloire des Dieux, & les secondes à la memoire des morts. […] D’où il arrive que la mort & la vie entrent dans l’ame par les fenêtres, c’est à dire par les sens du corps. […] , non pas par la mort cruelle & sanglante des corps des gladiateurs, mais par la mort spirituelle & invisible des ames des spectateurs. […] Voulez-vous des spectacles tragiques, meditez la mort des Martyrs, & toute l’histoire de la Passion de Iesus-Christ, qui est la plus sanglante & la plus sainte tragedie du Christianisme.

73. (1764) Comédie pp. 252-254

Philométor, Comédien, étant au lit de la mort, et n’ayant pas voulu promettre de renoncer à sa profession, est mort sans recevoir les Sacrements, et a été privé de la sépulture Ecclésiastique.

74. (1671) Lettre d’un ecclésiastique à un de ses Amis « letter » pp. 472-482

Le désespoir qui se sert de la propre main de celui qu’il possède pour seh plonger le poignard en son sein, est un coup digne de la mémoire des plus illustres personnages, et d’être le modèle d’une glorieuse mort. […] Ce sont des machines qui font entrer la mort par les yeux, par les oreilles, et par tous les sens du corps de ceux qui s’y exposent. […] La chaussure de Judith ne gagna-t-elle pas le cœur d’Holopherne, et ne fut-elle pas la cause de son crime et de sa mort « Sandalia ejus rapuerunt oculos Holophernis, pulchritudo ejus captivam fecit animam, amputavit pugione cervicem ejus. » Judith cap. 16 [Judith, chap. 16, verset 11 : « ses sandales ont ébloui les yeux d’Holopherne, sa beauté a captivé son âme, et elle lui a tranché le cou avec son poignard »] ? […] Prions notre Seigneur d’éclairer leurs yeux, et qu’il ne permette pas qu’ils s’endorment en la mort, et qu’ils tombent en ce déplorable état entre les mains de l’ennemi. Pour nous, jouissons de la vraie liberté des enfants de Dieu, élevant notre esprit à la contemplation de ce que notre Seigneur a opéré sur la terre pour notre salut, de la majesté foudroyante avec laquelle il paraîtra à la fin des siècles, pour juger nos justices et nos péchés, et pour rendre à un chacun selon ses œuvres : et des récompenses éternelles qu’il a préparées dans le ciel à ceux qui auront consommé leur course, combattu le bon combat, et conservé jusques à la mort la fidélité qu’ils doivent à leur souverain Maître.

75. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE XI. De l’excommunication considérée comme injuste et par conséquent nulle, de la part des prêtres qui anathématisent les Comédiens, morts sans les secours spirituels de l’Eglise. » pp. 186-211

De l’excommunication considérée comme injuste et par conséquent nulle, de la part des prêtres qui anathématisent les Comédiens, morts sans les secours spirituels de l’Eglise. […] Je me bornerai ici, à distinguer l’espèce d’excommunication, que des prêtres semblent vouloir appliquer aux comédiens morts subitement sans les secours spirituels de l’église : mais je fais observer que le prêtre déclare implicitement, par cette excommunication, que celui qu’il anathématise est damné à jamais, à cause de sa profession de comédien. […] Or, si le comédien, saisi d’une mort subite, n’a pas eu le temps de demander un confesseur, mais qu’il ait pu adresser à l’être suprême son acte de contrition, et que Dieu dans sa toute puissance miséricordieuse, ait écouté les paroles de repentir du moribond et en ait appelé l’âme à lui ; ce comédien, dis-je, verra donc du haut des cieux, où il jouirait de la béatitude éternelle, son corps profané sur la terre, par le ministre du Dieu même qui lui aurait pardonné ! […] Ils voudraient les convertir à force ouverte et les exterminer tous, ici-bas, comme des séditieux, comme des rebelles, comme des criminels, dignes de la mort et des plus cruels supplices, parce qu’ils se refusent à croire certaines vérités révélées et incontestables parce qu’elles sont vraies. […] Il en résulte, d’après son intention, ou du moins d’après son raisonnement, que quiconque se refuserait de croire aux vérités de notre religion, devenues vérités légales, celui-là sera rebelle à la loi d’état et par conséquent digne de mort.

76. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre VI. Du Fard. » pp. 143-168

Si le tems ne les prend comme Seigneur foncier, La mort doit les abbatre avec un vent d’acier. Visages balafrés, pantheres mouchetées, Tant l’Hiver que l’Eté toujours bien évantée ; Eclatantes chetives, attendez votre sort, Car vos charmes jamais ne charmeront la mort. […] La mort seule vivante en aura la dépouille, Quand son fer rougira moins de sang que de rouille. […] Messaline, femme de l’Empereur Claude, en étoit amoureuse aussi ; pour se défaire de sa rivale elle la fit accuser de quelque conjuration, pour éviter un supplice infâme, Poppée se donna la mort. […] Après la mort de Néron, cet homme effeminé, & par conséquent ame basse & cruelle, fit le cour la plus servile à Galba son successeur, & ensuite l’assassina pour envahir le Trône.

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