Non, si Cléon se fût enfermé chez lui après son désastre, il périssait ; et Julie, avec ses bonnes intentions, n’en serait pas moins cause de sa mort. […] Malgré mon appétit violent, je me hâtai de gagner l’autre rive, en frémissant de trouver encore un spectacle à la plaine de Grenelle, ou à Vaugirard, où j’arrivai moitié mort de faim, d’humeur et de fatigue. […] Près de là, et vis-à-vis un jeu de paume, décoré jadis des armes d’un fils de France, où je jugeai plus d’un coup dans ma jeunesse, je vis un nouveau bâtiment, pour moi du moins, qu’on me dit être les anciens grands Danseurs du Roi58 qui, sous le titre de la Gaîté, titre qui n’engage à rien, ont enterré dans le coffre d’Arlequin mort et vivant59 les farces qui les soutinrent, pour singer, dans d’extravagantes actions, étayées d’une belle décoration, qui fait souvent tout le mérite de ce qu’on veut bien appeler un ouvrage, les premiers talents de notre scène tragique.
Si le père y a consenti, il n’est pas recevable à s’en plaindre ; si l’enfant a quitté avant le testament, ou même avant la mort du père, on lui pardonne une faute qu’il a réparée. […] « Ce Poète se convertit à la fin de sa vie , dit l’Abbé d’Olivet, l’idée de Lully, mort l’année précédente sans beaucoup de préparation (c’est-à-dire subitement et fort mal), l’avait frappé ; il en profita, et marqua du regret d’avoir empoisonné l’Opéra par une morale efféminée. » Il avait même quitté l’Opéra deux ans auparavant, malgré les instances de Lully, et les quatre mille livres par pièce qu’il lui donnait et qu’il offrait d’augmenter. […] Ce mariage fut absolument inconnu à sa famille, jusqu’à ce que quatre ans après la mort du mari, la veuve se déclara, et demanda la succession du père, que les collatéraux s’étaient partagée.
L’exil & la mort de S. […] Ceux qui feignent de pareilles horreurs sont dignes de mille morts, d’oser mettre sons les yeux ce que toutes les loix condamnent.
Pour lors ils estoient veritablement tenus de se batre & de s’exposer à la rage de ces animaux en faveur du Peuple & des Spectateurs ; mais ils avoient la liberté de se deffendre, & d’user de leur vertu & de leur adresse pour se tirer du peril & pour éviter la mort. […] Il estoit mille manieres de faire perir ces miserables, & de divertir de leurs morts l’humeur barbare des Spectateurs.
Dieu ne veut point la mort du pécheur, mais sa conversion et sa vie. La mort de la le Couvreur sous le pinceau de Voltaire peint vivement ces vérités.