/ 290
6. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Neuvième Lettre. De la même. » pp. 233-241

Supposé donc que la Dépense, par année, se monte, à Paris, SAVOIR ; Prix annuels, pour le premier Acteur & la première Actrice de chacun des deux Théâtres, cent louis chaque Prix : quatre Prix formeront une somme de neuf mille six cents livres, ci…… 9,600 l. […] Je ne fais pas entrer les honoraires des Auteurs dans la Dépense : on pourrait néanmoins supposer à peu près, qu’ils monteront, par an, à la somme de trente cinq mille livres : ce qui joint au Total, complèterait les 600,000 livres : mais cet article de Dépense sera comme nul, par la sur-taxe des Places, aux quatre premières Représentations. […] Les frais journaliers de notre Théâtre se montent actuellement à 400 liv. la Recette ordinaire est de 2000 livres ; à pleine Salle, 4000 livres ; ce qui n’arrive guères qu’aux premières Représentations des Pièces nouvelles.

7. (1687) Avis aux RR. PP. jésuites « VI. » pp. 27-35

Je n’ai point recherché la première place dans le festin du Seigneur ; mais la plus basse ; Et il lui a plu de me dire, Montez plus haut. » Ce Saint Docteur dit ailleurs : « Que les honneurs doivent nous chercher ; et que si nous les cherchons, nous renversons l’ordre et la loi de Jésus Christ qui veut que nous choisissions la dernière place : »8 « Honor te quærere debet non ipsum tu. […] Et ne croyez pas, mes Pères, que ces vérités ne soient que pour les Héros de l’antiquité, l’ambition n’a jamais été la voie légitime pour monter à l’Episcopat, et ne la sera jamais. […] Il consulte la volonté de Dieu, il fait demander quelle est celle de son Souverain, et après avoir vu que tout s’accorde à le faire monter plus haut, il se fait un devoir d’obéir à un ordre si exprès et si légitime.

8. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre I. Est-il à propos que la Noblesse fréquente la Comédie ? » pp. 3-19

Les Seigneurs et les Dames, les Princes et les Princesses, le Dauphin, le Roi même, montaient sur le théâtre, pour y jouer des rôles dans les ballets et les pièces qui se représentaient fréquemment. […] Il monta la nation sur ce ton-là, ce qui, contre son intention, a fait aux bonnes mœurs une plaie mortelle. […] Etre inscrit parmi les Acteurs, monter sur le théâtre, y passer sa vie, y jouer des rôles, y disputer des prix, les y recevoir, l’aimer éperdument, le protéger ouvertement, y faire des dépenses immenses ; quel Comédien en fait davantage, en fait tant ? […] Du moins Oreste ne s’est pas oublié jusqu’à monter sur la scène : « In scena nunquam cantavit Orestes. » Quand Néron fit mettre le feu à Rome, il prit son habit de Comédien, monta sur la haute tour de Mécène, pour mieux voir ce qu’il appelait un bel embrasement, une vive image de l’incendie de Troie ; et pour mieux représenter le premier rôle qu’il jouait dans cette affreuse tragédie, il chanta un poème qu’il avait composé sur la prise de Troie. […] Ils se sont montés sur ce ton, ils ont pris cette habitude, comment se populariser ?

9. (1764) Comédie pp. 252-254

De sorte qu’on appelle Comédien ; celui qui monte sur un théâtre, et qui par le rôle dont il s’est chargé, aide aux autres à y représenter publiquement quelque Pièce Dramatique, afin de divertir le peuple, et de gagner par là de quoi subsister. […] Parce que l’Eglise qui après tout doit être la grande règle d’un Chrétien, condamne les spectacles, et regarde comme excommuniés ceux qui montent sur le théâtre.

10. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PREMIERE PARTIE. — CHAPITRE IV. Des Femmes de Théâtre. » pp. 42-48

A l’égard des Spectacles, nous n’avons point de preuves certaines que les femmes, en Grèce, aient monté sur le Théâtre ; les Latins ne nous ont rien laissé qui nous donne lieu d’assurer qu’elles y aient joué parmi eux. […] Quoiqu’il en soit, nous savons, à n’en pouvoir douter, que, parmi les Modernes, les femmes ne commencèrent à monter sur le Théâtre que vers l’an 1560, comme nous l’avons dit autre part ;5 ainsi ce sont les Modernes qui ont corrompu le Théâtre dans toutes ses parties ; parce qu’il est incontestable que ce sont eux qui y ont introduit la passion de l’amour, et que les femmes n’y ont représenté, dansé et chanté que depuis 1560.

/ 290