S’ils peuvent s’allier avec les mœurs ? […] Je demande quel profit les mœurs peuvent tirer de tout cela ? […] Voilà la philosophie moderne et les mœurs anciennes. […] Du reste, je n’ai rien retenu de leurs mœurs, de leur société, de leurs caractères. […] Des Spectacles et des mœurs !
Leur but est (ou devrait être) la Satyre des mœurs, des usages ridicules ou des modes extravagantes : ils peuvent embrasser la Parodie, la critique des Drames de tous les genres, les intrigues populaires & bourgeoises, l’allégorie, la Pastorale, même le Comique-Larmoyant, & la Tragédie, si l’on voulait ; enfin célébrer les événemens du jour. […] c’est un crime de lèze-virilité que de les goûter : une pareille Musique est la corruption des mœurs : c’est elle qui remplit la tête de nos femmes de falaises, & qui fait qu’elles sont disposées à tout, hors à être femmes de bien. […] Il serait donc possible de rendre la Comédie-Ariette utile aux mœurs, en lui conservant ses héros. […] Oui, s’ils ont des mœurs, le Cordonnier, le Maréchal, le Tonnelier, sont des hommes respectables. […] Nos Comédies-Italiennes en cinq Actes, offrent une peinture burlesque des mœurs communes : le tableau qu’elles font, est souvent très-vrai, mais il n’est jamais accompagné de la correction : on se contente de peindre ; on n’ajoute rien qui puisse porter le Spectateur à improuver le mal, & à profiter du bien, lorsqu’il s’en trouve.
CEtte prohibition est fondée sur les anciennes Ordonnances de l’Eglise, et sur les advertencesa des saints Pères, lesquels parlant des spectacles, et festins mondains, disent que les Comédies qui se célèbrent par ces Comédiens et Farceurs ne sont que : Prostitutions des bonnes mœurs, et de toute honnêteté, Théâtres d’impudicités, foires des vices, Ecoles d’impertinences. […] Former les moeurs, instruire aux bonnes moeurs (Dictionnaire de l'Académie).
Le Théatre comique ne devint pas moins nuisible aux mœurs que le tragique. […] Aussi, dans tous les temps, les Pieces comiques ont elles été l’image des mœurs de la Nation pour qui elles ont été faites. […] Les mœurs de la Patrie se dégraderent. […] On soutint qu’eu égard aux progrès de l’art dramatique, il n’y avoit rien à craindre pour les mœurs. […] C’est que leurs Auteurs appliquoient les mœurs de leur temps à des siecles entiérement différens.
Vous savez encore quelle influence ont les mœurs des Rois sur les mœurs des Sujets ; que l’esprit, que les goûts des Princes deviennent ceux de leur siècle ; et vous sentez, comme moi, toute l’importance de purger en eux des passions funestes à tant de milliers d’hommes. […] Je ne comprends pas bien tout ce que vous dites à l’égard de Mahomet : vous qui blâmez les détours que prend Alceste, quand il parle à l’homme au sonnet, que ne réprouviez-vous, sans balancer, les mœurs de cette sublime tragédie ? […] Si de pareils spectacles corrompent les mœurs d’un peuple, j’ai tort ; et il faut fermer tous les théâtres. Je vous citerai encore Alzire, à laquelle vous ne refuserez pas du moins l’avantage de présenter un beau contraste des mœurs des chrétiens, et des mœurs d’un peuple nouveau ; et d’avoir fait triompher glorieusement le christianisme, sans le secours de la foi, par la raison seule et par le sentiment, qui est encore plus sûr qu’elle. […] Les larmes des spectateurs ne vous semblent-elles pas l’éloge de leurs mœurs et de celles du Poète ?