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3. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE IV. Suite des Masques. » pp. 82-109

Quelques Auteurs ont ajouté, ce qui n’est pas sans vrai-semblance, que le mélange & la confusion des sexes dans la même personne étoit une invitation au crime abominable, si commun parmi les Payens, qui fit tomber le feu du ciel sur la ville de Sodome, comme si le sexe étoit prêt à tout & propre à tout, comme on disoit de César livré à toute sorte de débauche, à Bythinie & à Rome, C’est le mari de toutes les femmes, & la femme de tous les maris. […] Ne pas porter les habits d’homme, c’est pour la femme ne pas faire la maîtresse dans la maison, être soumise à son mari, & se borner au détail du ménage, à la quenouille & au fuseau, selon l’éloge que fait le Sage de la femme forte, ce qui est devenu une expression proverbiale. […] Lesquels privilèges servent de réponse au droit commun des maris, parce qu’un privilege spécial déroge au droit général ; que les maris ont assez de temps, voire quelquefois plus qu’ils n’en veulent, d’entretenir leurs femmes dont souvent ne font pas grand compte, &c. […] Pendant que les Masques danseront ou entretiendront les Damoiselles, est étroitement défendu aux Maris & amis n’empêcher les Masques en leur parler, les écouter, en approcher, regarder, ou faire signe aux Damoiselles de se retirer, encore moins entreprendre de les emmener. […] Est expressément défendu à tous Maris de n’aller masqués pour entretenir leurs femmes, & essayer leur prudhomie, feignant d’être quelqu’un duquel ils sont en doute, pour obvier aux grands inconvéniens & ruine de l’état de Masque.

4. (1698) Caractères tirés de l’Ecriture sainte « [Chapitre 1] — DU SEXE DEVOT. » pp. 138-158

Le Sauveur du monde les a déchargées des preuves auxquelles les maris avaient droit dans le Judaïsme, contre celles qui n’avaient pas conservé pour le mariage leur cœur tout entier et leur premier amour : Et ce défaut de sagesse aussi bien que de justice envers un mari qu’on avait trompé en l’épousant, n’était pas seulement un empêchement dirimanta du mariage ; il était même puni de mort, conformément à la loi qui condamnait ces jeunes et secrètes pécheresses à être lapidées. […] Outre que bien des maris soupçonneux, emportés, et brutaux diffameraient de jeunes femmes sages et honnêtes, par une fausse accusation ; au hasard des peines portées contre eux par la même loi ; et qui n’allaient qu’à perdre le droit de pouvoir répudier leur femme, et à payer une amende pécuniaire à ses parents. […] Or n’est-ce pas beaucoup, qu’ayant réduit le mariage à l’unité parfaite selon sa première institution, il ait donné à chaque femme le cœur tout entier de son mari ; sans ce partage odieux que la polygamie avait établi, et fait encore subsister dans plus de la moitié du monde ? […] Enfin Jésus-Christ les a absolument déchargées de ce sacrifice terriblement onéreux, que la loi appelait le sacrifice de jalousie ; et par lequel les maris jaloux éprouvaient la fidélité suspecte de leurs femmes, en la manière qu’on verra dans le second volume de cet ouvrage. […] L’on dit qu’on a grand tort d’avoir condamné et réduit les femmes à l’ignorance ; car on leur trouve aujourd’hui tant d’esprit pour les Sciences, et principalement pour le droit, que bien des gens, et même leurs maris, jugent qu’un procès réussit mieux entre leurs mains.

5. (1819) La Criticomanie, (scénique), dernière cause de la décadence de la religion et des mœurs. Tome II « La criticomanie. » pp. 1-104

Quant à celle-ci, où l’on voit une épouse prêter l’oreille aux fleurettes d’un amant, en recevoir des lettres, lui répondre, lui donner un rendez-vous nocturne, chercher à déshonorer son mari, dont elle raconte les ridicules à un séducteur à qui elle fait un signe de pitié au moment où on lui rappelle le respect qu’elle doit aux nœuds sacrés du mariage ; et tout cela se faisant de manière à divertir, à être approuvé des spectateurs, à faire applaudir l’infidélité, les détours, les mensonges, l’impudence ; quant à ce spectacle, dis-je, il n’y en a pas de plus dangereux pour les femmes de tous les rangs et de tous les ordres ; parce qu’en voyant applaudir une femme noble de mépriser ainsi les devoirs du mariage, de fouler aux pieds le précepte de la foi conjugale, en un mot de se jouer de son mari, sous prétexte qu’il est paysan, il n’est pas douteux que les femmes roturières n’aient la noblesse de penser qu’il doit leur être permis d’en agir de même envers leurs maris, quand ils sont lourdauds, malotrus ou bêtes, etc. […] Quand même le séducteur ne pourrait lui dire de son mari, comme Clitandre dit de Georges Dandin, qu’il n’est pas digne de l’honneur qu’il a reçu, il pourra lui dire qu’il ne l’est pas du bonheur qu’il a eu ; et cette raison du mépris et des outrages sera trouvée aussi bonne que l’autre. […] Je trouve que ce fut avec bien de la raison que d’autres ont encore dit avant moi que les comédies dirigées contre les vieux maris sont également pernicieuses aux mœurs, parce que les femmes qui ont vu applaudir toutes les ruses, les tours perfides et scandaleux, les infidélités qu’une épouse fait à son mari, à cause qu’il est trop vieux, ne doivent plus avoir de peine à se persuader qu’on peut en faire autant à un mari trop jeune, léger, volage, et toutes les fois, bien qu’il soit d’un âge convenable, qu’on ne jouit pas d’un plus grand bonheur, ou qu’on est plus malheureuse avec lui que s’il était vieux, ce qui arrive assez souvent ; comme quand il est ou qu’on le trouve froid, indifférent, d’un mauvais caractère, grondeur, bourru, méchant, contrariant ; quand il n’est ni beau, ni bien fait, ou qu’une maladie l’a changé, affaibli et vieilli ; quand il refuse de fournir toutes les choses nécessaires à la coquetterie ; en un mot, lorsque, par tant d’autres raisons, par sa propre inconstance à elle-même, l’épouse vient à se croire mal assortie, cesse d’aimer son mari jeune, et se trouve aussi malheureuse et dans la même position que celle qui n’a jamais aimé son mari vieux. L’effet de cette comédie ne se borne pas à engager les femmes à se moquer de la morale pour punir leurs vieux maris et autres ; elle encourage également les maris à punir de la même manière leurs vieilles épouses ; ce qu’ils ont fait et font, comme chacun sait, avec les gradations et toute l’extension dont je viens de montrer que la leçon fut susceptible. […] Il verrait avec regret que ses écoles des femmes et des maris, et autres pièces, n’ont été que des écoles de mauvaises mœurs ; qu’en voulant corriger les vices de quelques parents dénaturés, exceptés de la règle générale, il avait compromis partout l’autorité paternelle ; qu’en voulant corriger les travers d’un petit nombre de maris, il avait jeté du ridicule ou de la défaveur sur tous les chefs de famille, sur les devoirs du mariage, sur les idées religieuses qui les sanctifient ; qu’il avait donné de bonnes leçons de ruses et d’artifices aux épouses qu’il trouverait peut-être en avoir assez bien profité.

6. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE V. De la Parure. » pp. 107-137

un mari, un pere, peuvent-ils le permettre ? […] Une Actrice cherche-t-elle un mari, ou un amant ? […] que prépare un mari si libertin & si foible ? […] On veut plaire à son mari, dit-on, & on s’en fait gloire. […] Elles perdent auprès de leurs maris.

7. (1579) Petit fragment catechistic « Que les jeux des théâtres et les danses sont une suite de la science diabolique, opérante par philaphtie et amour de soi-même contraire à la foi opérante par charité, fondement de la Cité de Dieu. » pp. 20-26

Comme un sage et prudent mari ne peut laisser sa bien-aimée épouse sans plaisir et délectation, ains autant plus veut-il lui en donner que plus il l’aime n’en recevant moins qu’il lui en donne : ainsi notre Dieu (époux de nos âmes) lequel nous assure que son plaisir et délices sont d’être avec les hommes, lequel n’est un Dieu de chagrin ni de tristesse, ains de toute et incompréhensible consolation et joie, nous aimant plus que jamais n’a aimé sa femme, nous veut plus remplir de toute joie et délectation, ayant bien montré combien il aime les âmes ses épouses pour lesquelles souillées de péché, plus laide tache, « a volontairement et par un amour incomparable épandu tout son précieux sang en la croix ignominieuse afin de les nettoyer (qui étaient autrement incurables), saner, et avoir belles et sans aucune maculeb », Ephésiens chap. 5. Mais aussi comme un fidèle mari et lui-même ami autant que plus il aime sa femme, autant en est (dit-il) plus jaloux, ne veut qu’elle prenne principalement plaisir et délectation qui ravît et lie l’âme qu’en lui et avec lui : ainsi notre Dieu veut que nous quittions tous autres plaisirs qu’en lui et avec lui. […] [NDE] Epître aux Ephésiens, V, 22-27 : « Que les femmes le soient à leurs maris, comme au Seigneur ; / Car le mari est le chef de la femme comme le Christ est le chef de l’église, lui, le sauveur du corps. / Mais comme l’église est soumise au Christ, qu’ainsi es femmes le soient aussi en tout à leurs maris. / Maris, aimez vos femmes comme le Christ a aimé l’église et s’est livré pour elle, / pour la sanctifier en la purifiant par la lustration d’eau avec parole, / pour se présenter à lui-même cette église glorieuse, sans tache ni ride ni rien de tel, mais sainte et sans reproche. » c.

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