/ 458
89. (1698) Caractères tirés de l’Ecriture sainte « [Chapitre 1] — DU SEXE DEVOT. » pp. 138-158

Enfin Jésus-Christ les a absolument déchargées de ce sacrifice terriblement onéreux, que la loi appelait le sacrifice de jalousie ; et par lequel les maris jaloux éprouvaient la fidélité suspecte de leurs femmes, en la manière qu’on verra dans le second volume de cet ouvrage. […] L’on sait tant de mariages faits avant le Sacrement ; tant d’enfants trouvés, et maintenant, commence-t-on à dire retrouvés, pour en faire l’amusement du père ou de la mère ; tant de nourrices qui n’ont reçu leurs nourrissons que par la voie secrète d’une manière de fidei-commisb ; tant de femmes, qui pour se décharger d’un censeur incommode, perdent un bon et honnête mari. […] sur tant d’horreurs qui me font dire que notre siècle serait en quelque manière heureux, si l’honnêteté des mœurs en était quite pour les atteintes qu’elle reçoit de ces autres dérèglements.

90. (1664) Traité contre les danses et les comédies « LETTRE DE L’EVEQUE D’AGNANI, Pour la défense d’une Ordonnance Synodale, par laquelle il avait défendu de danser les jours des Fêtes. Au très Saint et très Bienheureux Père Paul V. Souverain Pontife. Antoine Evêque d’Agnani, éternelle félicite. » pp. 154-176

Et il ne doit pas dans la conduite de son peuple s’accommoder à ses inclinations et à ses humeurs, ni se régler par ses sentiments, principalement lorsqu’il s’agit de la manière de sanctifier les Fêtes, et de corriger ou ôter les abus et les désordres par lesquels elles sont profanées. Le peuple de mon Diocèse, très saint Père, soit dans la ville, soit à la campagne, par une coutume pernicieuse, célèbre quelques Fêtes votives d’une manière très indigne de la foi qu’il professe, et entièrement contraire à l’esprit de la Religion Chrétienne ; car il ne s’occupe pendant ces saints jours qu’à la danse, à la comédie, aux exercices profanes de la lutteh et de la course, et à d’autres spectacles qui ne sont pas moins éloignés de la sainteté des Fêtes. […] Nous lisons aussi dans un Concile de Carthage, qu’on ne doit point tolérer en aucune manière ces spectacles, ni le jour du Dimanche, ni les autres Fêtes ; parce que comme nous apprenons encore du sixième Concile, les fidèles doivent passer ces jours dans les lieux saints, et ne vaquer qu’à la prière et au chant des Psaumes, des Hymnes et des Cantiques spirituels, afin que leur joie soit toute en Dieu, et en Jésus-Christ, et que n’appliquant leur esprit qu’à la lecture des choses saintes et divines, ils se nourrissent de la parole de Dieu et du fruit des divins mystères.

91. (1819) La Criticomanie, (scénique), dernière cause de la décadence de la religion et des mœurs. Tome II « Post-scriptum. » pp. 201-216

» Cette manière directe et courageuse de terrasser un lâche imposteur paraît aussi à cet homme sensible, qui a déjà donné plusieurs autres preuves de son amour du bonheur commun, la plus sûre pour éviter de compromettre, ou confondre avec de méprisables intrus, audacieux agents d’iniquités, les hommes les plus utiles et les plus chers à la société, des magistrats intègres, des administrateurs et chefs vertueux, justes et vénérables, sincères amis de leur prince, véritables soutiens du gouvernement, qui savent faire respecter les lois en les respectant eux-mêmes. En attendant ce nouvel exemple d’un malfaiteur hypocrite appréhendé personnellement, démasqué et puni, je crois bon de donner l’extrait suivant d’une ancienne plainte, dans l’espoir de la faire concourir avec tant d’autres plus récentes du même genre, à rappeler et rétablir enfin, d’une manière stable, la sécurité et le bonheur dans une grande division de la société, dans toutes les administrations nationales, côté du domaine de la patrie, où une portion considérable de citoyens honnêtes et utiles, dont la plupart, pères de famille, végètent dans la plus grande anxiété, sont toujours dévorés d’inquiétudes, étant les éternels jouets du caprice et de toutes les passions des méchants qui les entourent.

92. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre second. — Chapitre III. Recherches nécessaires pour s’éclaircir si les Anciens ont connus l’Opéra-Bouffon. » pp. 101-108

Cet ouvrage dévoilerait à nos yeux l’industrie de leurs Artisans, la Mécanique de leurs Arts, il nous apprendrait même jusqu’à la manière dont ils se papillotaient 14. […] C’est une allusion à un article trop minutieux de l’Encyclopédie, au mot Perruquier, dans lequel on explique la manière de friser, de pomader les cheveux ; mais ce n’est pas le seul article un tant soit peu ridicule qui soit dans cet ouvrage immense, & dont surement la Postérité ne se souciera guères : cherchera-t-elle, par éxemple, à savoir comment il faut frire les artichaux ?

93. (1666) De l’éducation chrétienne des enfants « V. AVIS. Touchant les Comédies. » pp. 203-229

De sorte que l’on peut dire que chacun en sa manière y joue son personnage, et que bien souvent les Acteurs ne font que représenter ce qui se passe secrètement entre les personnes qui les regardent. […] Augustin a dit, sur ce qu’on l’avait exercé en sa jeunesse à réciter les fables des Poètes, « qu’il y a plusieurs manières différentes de sacrifier aux Anges rebelles » ; et que si les comédies de notre temps ne se représentent pas en l’honneur d’un Mars, d’un Jupiter, et d’un Neptune, elles sont pourtant uniquement consacrées à l’amour profane, au plaisir de ceux qui les regardent, et à l’avarice et à la cupidité de ceux qui les représentent. […]  » Mais supposé qu’il n’y ait rien dans les comédies qui puisse blesser l’innocence des jeunes gens, ni exciter en eux des passions dangereuses : supposé que de trente pièces de théâtre il y en ait une qui ne blesse point ouvertement la pureté, et l’innocence : supposé qu’il n’y ait rien dans les ajustements, dans la nudité, et dans les gestes des Comédiennes, qui blesse la modestie, et qui ne réponde à la pureté et à la piété des vierges qu’elles représentent : supposé que les personnes qui y assistent ne puissent inspirer aux jeunes gens l’esprit du monde et de la vanité qui éclate dans leur manière de s’habiller, dans tous leurs gestes, et dans toutes leurs actions : supposé que tout ce qui se passe dans ces représentations malheureuses ne porte point au mal ; que les paroles, les habits, le marcher, la voix, les chants, les regards, les mouvements du corps, le son des instruments, les sujets mêmes et les intrigues des comédies, enfin que tout n’y soit point plein de poison, et n’y respire point l’impureté : Vous ne devez pourtant pas laisser d’empêcher vos enfants, de s’y trouver ; Hom. […] Chrysostome, aussi bien que Tertullien, ne condamne pas seulement les comédies à cause de leur dissolution et de leur impureté, mais encore à cause qu’il n’est pas permis aux Chrétiens de passer le temps dans les ris, dans les divertissements, et dans les délices qui sont inséparables de ces spectacles ; qu’il les condamne, parce qu’on ne peut s’empêcher d’y donner de l’approbation et de l’applaudissement à des choses pour lesquelles les fidèles doivent avoir une souveraine horreur, et comme il ajoute en suite, « parce que ce sont ceux qui assistent à ces spectacles qui entretiennent la vie libertine de ceux qui les représentent, qui les animent par leurs ravissements, par leurs éclats et par leurs louanges, et qui travaillent en toute manière à embellir et à relever cet ouvrage du démon ».

/ 458