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347. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre IV. Henri IV. » pp. 121-168

L’intrigue des deux amans est aussi mal imaginée. […] C’est mal connoître leur intérêt de répandre sur eux le nuage de la corruption des mœurs, qu’on ne sauroit trop ensévelir dans l’oubli. […] Ces mots, ces airs de nouveautés ne sont que charlatanerie : c’est un vendeur d’orviétant qui fait différens paquets de la même poudre pour toutes sortes de maux. […] Tout cela s’accorde mal avec la majesté royale : il se dégrade encore au-dessous de l’Ambassadeur, par le langage même qu’il lui fait tenir. […] On lui fait tenir un grand discours au Clergé, qui lui faisoit, selon l’usage, des remontrances sur les maux de l’Eglise.

348. (1762) Apologie du théâtre adressée à Mlle. Cl… Célébre Actrice de la Comédie Française pp. 3-143

Tout le monde est encore au fait de cela ; & non-seulement personne ne se prête sur ce point au méprises d’un Acteur mais aucun ne lui fait grace seulement d’une nuance négligée, d’une teinte mal entendue. […] Non : cependant par une délicatesse mal entendue, il seroit ridicule de se jetter dans la misantropie. […] Chacun rempli de cette idée, va-t-il complaisamment la déposer pour y prendre des vues d’utilité, substituer ainsi par un intérêt mal entendu, à un plaisir agréable & touchant, une étude pénible & laborieuse. […] Où a-t-on vû que le mal en soi soit aussi actif, aussi prompt ? […] Et ce mal si célébre, ce poison si terrible, le croiroit-on, c’est l’amour : comme si de quelque façon qu’il soit manié, il pouvoit jamais avoir l’ombre de danger ; qu’on l’offre avec ses nudités : quelle est l’oreille ou l’œil qui s’y prêtera ?

349. (1600) Traité des Jeux comiques et tragiques « [Traité] » pp. 3-62

Col. 4. 1 Th. 5 co , de ne nous conformer point au monde, de fuir toute folie, vilénie, plaisanterie ; de nous garder de paroles oiseuses, de confire les nôtres en sel avec grâce ; de nous abstenir de toute apparence de mal, etc. […] Pline doute, si la proscription de Sylla, a fait plus de mal à la République, ou l’Edilite de Scaurus, son beau-fils ; à cause de ce magnifique Théâtre qu’il fit bâtir, dont s’ensuivit une publique corruption des mœursLib. 36. ca. 15 ds . […] eg , et allègue les raisons, pourquoi il n’est loisible aux Chrétiens de s’y trouver ; à savoir ; parce que ce sont appartenances de l’idolâtrie ; parce qu’il s’y commet plusieurs maux, plusieurs péchés s’y engendrent, et le nom de Dieu est blasphémé ; parce que le Diable y règne, dont il récite l’histoire d’une femme, qui étant allée au Théâtre, pour y voir des jeux, s’en revient possédée d’un malin esprit, lequel étant adjuré et interrogé, pourquoi il était entré au corps d’une personne fidèle ; répondit, qu’il avait justement fait, l’ayant trouvée sur le sieneh. […] On prend plaisir par les vilains enseignements de ces joueurs, ou de se représenter ce qu’on a fait au logis, ou d’entendre ce qu’on y pourra faire, l’Adultère s’y apprend, en le voyant jouer ; et quand le mal de l’Autorité publique sert de maquereau aux vices, celle qui peut-être, étant allée chaste au spectacle, s’en revient impudique, etc. […]  » Après un long discours, qui repr ésente les maux, qui s’ensuivent, il conclut en ces termes  : « Il faut donc fuir les spectacles, non seulement à ce qu ’il n’en demeure quelque vice en nos cœurs, qui doivent être rassis, et paisibles ; mais aussi, que l’accoutumance de quelque volupté, ne nous allèche, et détourne de Dieu, et des bonnes œuvres, etc.  » S.

350. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre X. Des Incidens & des Episodes. » pp. 159-164

N os Auteurs n’ayant point en eux-mêmes assez de force pour conduire une action simple jusq’au cinquiéme Acte, la remplissent d’épisodes, & d’incidens mal liés au sujet, d’idées entortillées, de mouvemens inarticulés, qui n’offrent qu’un corps monstreux, dont les membres, sans jeu, sans proportion, ne peuvent que fatiguer le spectateur.

351. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre troisiéme. — Chapitre prémier. Qu’on ne doit pas se figurer que la composition des nouveaux Drames soit aisée. » pp. 116-120

Elle ressemble à ces gens qui voyent tous les objets de travers, parce qu’ils ont l’œil mal organisés.

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