L’intrigue des deux amans est aussi mal imaginée. […] C’est mal connoître leur intérêt de répandre sur eux le nuage de la corruption des mœurs, qu’on ne sauroit trop ensévelir dans l’oubli. […] Ces mots, ces airs de nouveautés ne sont que charlatanerie : c’est un vendeur d’orviétant qui fait différens paquets de la même poudre pour toutes sortes de maux. […] Tout cela s’accorde mal avec la majesté royale : il se dégrade encore au-dessous de l’Ambassadeur, par le langage même qu’il lui fait tenir. […] On lui fait tenir un grand discours au Clergé, qui lui faisoit, selon l’usage, des remontrances sur les maux de l’Eglise.
Tout le monde est encore au fait de cela ; & non-seulement personne ne se prête sur ce point au méprises d’un Acteur mais aucun ne lui fait grace seulement d’une nuance négligée, d’une teinte mal entendue. […] Non : cependant par une délicatesse mal entendue, il seroit ridicule de se jetter dans la misantropie. […] Chacun rempli de cette idée, va-t-il complaisamment la déposer pour y prendre des vues d’utilité, substituer ainsi par un intérêt mal entendu, à un plaisir agréable & touchant, une étude pénible & laborieuse. […] Où a-t-on vû que le mal en soi soit aussi actif, aussi prompt ? […] Et ce mal si célébre, ce poison si terrible, le croiroit-on, c’est l’amour : comme si de quelque façon qu’il soit manié, il pouvoit jamais avoir l’ombre de danger ; qu’on l’offre avec ses nudités : quelle est l’oreille ou l’œil qui s’y prêtera ?
Col. 4. 1 Th. 5 co , de ne nous conformer point au monde, de fuir toute folie, vilénie, plaisanterie ; de nous garder de paroles oiseuses, de confire les nôtres en sel avec grâce ; de nous abstenir de toute apparence de mal, etc. […] Pline doute, si la proscription de Sylla, a fait plus de mal à la République, ou l’Edilite de Scaurus, son beau-fils ; à cause de ce magnifique Théâtre qu’il fit bâtir, dont s’ensuivit une publique corruption des mœursLib. 36. ca. 15 ds . […] eg , et allègue les raisons, pourquoi il n’est loisible aux Chrétiens de s’y trouver ; à savoir ; parce que ce sont appartenances de l’idolâtrie ; parce qu’il s’y commet plusieurs maux, plusieurs péchés s’y engendrent, et le nom de Dieu est blasphémé ; parce que le Diable y règne, dont il récite l’histoire d’une femme, qui étant allée au Théâtre, pour y voir des jeux, s’en revient possédée d’un malin esprit, lequel étant adjuré et interrogé, pourquoi il était entré au corps d’une personne fidèle ; répondit, qu’il avait justement fait, l’ayant trouvée sur le sieneh. […] On prend plaisir par les vilains enseignements de ces joueurs, ou de se représenter ce qu’on a fait au logis, ou d’entendre ce qu’on y pourra faire, l’Adultère s’y apprend, en le voyant jouer ; et quand le mal de l’Autorité publique sert de maquereau aux vices, celle qui peut-être, étant allée chaste au spectacle, s’en revient impudique, etc. […] » Après un long discours, qui repr ésente les maux, qui s’ensuivent, il conclut en ces termes : « Il faut donc fuir les spectacles, non seulement à ce qu ’il n’en demeure quelque vice en nos cœurs, qui doivent être rassis, et paisibles ; mais aussi, que l’accoutumance de quelque volupté, ne nous allèche, et détourne de Dieu, et des bonnes œuvres, etc. » S.
N os Auteurs n’ayant point en eux-mêmes assez de force pour conduire une action simple jusq’au cinquiéme Acte, la remplissent d’épisodes, & d’incidens mal liés au sujet, d’idées entortillées, de mouvemens inarticulés, qui n’offrent qu’un corps monstreux, dont les membres, sans jeu, sans proportion, ne peuvent que fatiguer le spectateur.
Elle ressemble à ces gens qui voyent tous les objets de travers, parce qu’ils ont l’œil mal organisés.