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247. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE I. Faut-il permettre aux femmes d’aller à la Comédie ? » pp. 4-29

Sans élever aucune barriere entr’elles & la mauvaise compagnie, qui toujours s’y rassemble, nous les laissons pêle mêle avec le premier venu que le libertinage y amène, nous les excusons, nous les applaudissons, nous les y engageons, nous les faisons monter sur le théatre public, nous leur élevons dans les maisons des théatres de société, nous leur laissons apprendre les arts empoisonnés qui y séduisent, nous les louons de leurs succès, ou plutôt de nos défaites, tandis que nous laissons imprimée sur le front des Comédiens la tache de l’infamie légale, du mépris public, & des anathèmes de l’Eglise.

248. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE III. Immodestie des Actrices. » pp. 57-84

Mais réflexions perdues, ce qui alarmeroit une femme pieuse est l’objet des désirs & des espérances d’une Actrice ; elle appelle cette armée d’ennemis, elle leur foutnit des armes, elle anime le combat, elle se jette dans la mêlée, elle triomphe dans la déroute.

249. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE II. Des Masques. » pp. 28-54

Tout cela ne peut qu’être mauvais, décorations mesquines, Acteurs désagréables, pieces ridicules, sauts au lieu de danse, bouffonneries mêlées à dessein dans les pieces les plus sérieuses, par-tout académies de jeux de hasard, sous le nom de Ridotti, où l’on trouve cinquante ou soixante tables de jeu dispersés dans dix ou douze chambres, & plusieurs cabinets aux environs remplis de Courtisannes.

250. (1738) Sentimens de Monseigneur Jean Joseph Languet Evéque de Soissons, et de quelques autres Savans et Pieux Ecrivains de la Compagnie de Jesus, sur le faux bonheur et la vanité des plaisirs mondains. Premiere partie « Sentimens de quelques ecrivains De la Compagnie de Jesus, Touchant les Bals & Comedies. Premiere Partie. — Entretien troisieme. Le danger des Bals & Comedies découvert par l’Auteur des Sermons sur tous les sujets de la morale Chrétienne de la Compagnie de Jesus. » pp. 26-56

Le plus souvent c’étoit des jeux mêlez de sacrifices qui se faisoient aux Idoles, & ou la musique la plus molle, les habits les plus immodestes, les danses les plus lascives, les postures les plus indécentes, & les representations les plus infames, ne pouvoient produire qu’un horrible scandale, & un desordre universel.

251. (1819) La Criticomanie, (scénique), dernière cause de la décadence de la religion et des mœurs. Tome II « Résumé et moyens de réformation. » pp. 105-200

Si les gens de ròbe, tant persécutés aussi sur le théâtre, embrouillent les affaires pour avoir plus de raisons de rançonner les clients, les commerçants falsifient les marchandises, vendent à faux poids et à fausses mesures ; le marchand de comestibles nous fait manger des drogues ; le marchand de boissons nous fait boire du poison ; l’orfèvre nous vend des objets d’or plaqué ou mêlé pour de l’or pur ; le bijoutier des pierres fausses pour des pierres fines ; le drapier du drap de Verviers pour du Louviers ; le fripier vend, à faux jour, du drap taché, rapé, rapetassé, en assurant qu’il est tout neuf, et qu’il fera honneur ; le mercier vend de la toile de Rouen pour du Jouy, des mouchoirs brûlés et mauvais teint, pour excellents et bon teint ; le bonnetier de la laine de Picardie pour de la Ségovie ; le chapelier du lapin pour du castor ; le fourreur du loup des Ardennes ou du bois de Bondy pour du loup de Sibérie ; l’épicier de l’eau de mort pour de l’eau-de-vie ; le confiseur du miel pour du sucre : le boulanger n’est ni plus ni moins fripon que les autres ; le rôtisseur vend de vieux coqs déchaussés pour des poulets ; le pâtissier vend des pâtés de sansonnets ou de pierrots pour des pâtés de bécassines ou de mauviettes, et le limonadier de la chicorée pour du café Moka ; le boucher vend de la vache pour du bœuf, et pèse avec le coup de pouce ; le chandelier du suif pour de la bougie ; le tabletier de l’os pour de l’ivoire ; l’imprimeur contrefait, le libraire vend les contrefaçons ; le tailleur met dans son œil, le fournisseur dans sa poche ; les caissiers, receveurs, payeurs, vident les caisses, violent les dépôts, prêtent à usure, grippent des sous, ou emportent tout ; les maçons sont des maisons en musique, ou d’une bâtisse légère, qu’ils vendent pour très-solides ; les architectes, entrepreneurs, peintres, paveurs et toiseurs, comptent des pieds pour des toises, demandent des mille pour des cents ; les horlogers et les médecins, qui travaillent à peu-près également dans l’ombre, par rapport à nous, désorganisent, dérangent nos montres et nos santés pour assurer leurs revenus, et se sont bien payer le tems et l’art qu’ils ont employés à faire le mal.

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