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430. (1777) Des divertissements du Carnaval « Des divertissements du Carnaval. » pp. 92-109

Qu’on livre son cœur à tous les plaisirs mondains, et à cent divertissements peu chrétiens, parce qu’on en doit bientôt faire pénitence ?

431. (1607) Prologue de La Porte, Comédien

Et afin qu’on sache que je n’en parle pas ignoramment et à vue de paysn, comme on dit, je vous veux montrer comme saint Thomas d’Aquin embrassant la défense de la comédie a prononcé l’arrêt sévère mais très juste dû à nos ennemis, en son livre au titre Du Jeu, quest. 22, en ces paroles : « Ludus est necessarius ad conservationem et conversationem vitæ humanæ ; ad omnia autem quæ sunt conversationi humanæ necessaria deputari possunt aliqua officia licita : et ideo etiam officium histrionum quod ordinatur ad solatium hominibus exhibendum, non est secundum se infame aut illicitum ; nec sunt in statu peccati dummodo moderate ludo utantur.

432. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Idée des spectacles novveavx. Livre II. — Chapitre XI. Du Balet. » pp. 209-318

Par-là il est aisé de voir la defectuosité de ces Balets, où l’on ne connoit rien que par les recits qu’on y chante, que par les Livres qu’on y distribuë, & que par les Vers qu’on y insere pour en debroüiller le sujet, & pour en faire voir l’idée, le tissu & la liaison de l’un & de l’autre. […] L’on ne peut pas dissimuler en ce Siecle, que l’on n’ait veu des Titres, soit de Livres, soit des Comedies les plus extravagans du monde, & qui auroient pû servir avec plus de justesse à un Sujet tout contraire. […] Les livres sont cõmuns & sont pleins des descriptions des uns, au lieu qu’il ne reste des autres presque point de monument, ny en peinture ny en relief, si ce n’est en quelques Medailles, dont le sçavoir est aussi bizare que spirituel, & encore plus suspect que curieux ; car les Medailles bien conservées jettent d’abord quelque soupçon de modernité, s’il m’est permis de fabriquer ce mot ; & si elles sont fort antiques, elles sont effacées, & ne peuvent rien découvrir de leurs desseins, pour faire discerner aucuns traits qui puissent fonder une connoissance bien asseurée. […] Les Anciens comme nous avons montré dans le premier livre, n’ont point fait durant long-temps de Theatre fixe : & mesme apres la construction de celuy de Pompée, ou apres tant d’Amphitheatres, & tant de lieux destinez au divertissement, ils ne se sont pas toûjours servis des mesmes endroits pour y prendre leurs ébats.

433. (1759) Remarques sur le Discours qui a pour titre : De l’Imitation par rapport à la Tragédie « Remarques sur le discours qui a pour titre : De l’Imitation par rapport à la Tragédie. » pp. 350-387

Une révolution surprenante le frappe, il se livre entierement à l’émotion agréable qu’elle excite en lui ; & il en sent tout le plaisir, sans chercher à en corrompre la douceur par des réflexions ameres qui ne serviroient qu’à l’affliger. […] La Poësie n’est, à la vérité, qu’une peinture ; mais cette peinture est bien froide, lorsqu’au premier moment qu’elle frappe notre vûe, elle nous laisse assez de sang froid pour faire des comparaisons ; & pour bien juger de la fidélité du pinceau, il faut qu’elle nous tansporte dans le temps & dans le lieu où l’action s’est passée véritablement, que l’on croie la voir de ses yeux, l’entendre de ses oreilles, & il ne faut pas croire que notre ame refuse de se prêter à cette espece d’enchantement : elle s’y livre au contraire avec d’autant plus de plaisir que l’illusion de la Poësie est plus parfaite. […] Il en est de même à proportion du plaisir que la Musique nous fait ; une ame délicate & sensible à l’harmonie, ne pense point d’abord à examiner si un air tendre & touchant exprime bien le sentiment d’un cœur foible & passionné : elle se livre naturellement & presque machinalement à l’impression que cet air fait sur elle ; elle devient elle-même ce cœur touché dont le Musicien a voulu faire sentir l’état par des modes propres à inspirer la tendresse & la douleur ; le plaisir de comparer le rapport de ces modes avec la disposition de notre ame, qu’ils peignent, pour ainsi dire, par le son, ne vient qu’après-coup ; c’est un plaisir réflechi qui ne se fait sentir qu’en second.

434. (1824) Un mot à M. l’abbé Girardon, vicaire-général, archidiacre, à l’occasion de la lettre à M. l’abbé Desmares sur les bals et les spectacles, ou Réplique à la réponse d’un laïc, par un catholique pp. -16

L’historien de ce concile, Pallavicini, qui, comme vous savez, fut cardinal et Jésuite, rapporte dans son livre onzième, chap. 15, qu’après un repas magnifique, donné par le cardinal de Mantoue, président du concile, dans une salle bâtie exprès, à trois cent pas de la ville, il y eut des divertissemens, des joûtes et des danses.

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