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89. (1666) Réponse à l'auteur de la lettre « letter » pp. 1-12

Mais vous croyez avoir grande raison, et vous apportez l’exemple de saint Jérôme comme si ceux de Port-Royal avaient dessein de s’en servir pour justifier une prétendue contradiction dont vous accusez leur conduite « vous nous direz, leur dites-vous,o que saint Jérôme a loué Rufin comme le plus savant homme de son siècle, tant qu’il a été son ami, et qu’il traita le même Rufin comme le plus ignorant homme de son siècle depuis qu’il se fut jeté dans le parti d’Origène. » Vous devinez mal, ils ne vous diront point cela, ce n’est point leur pensée, c’est la vôtre, mais quand ils auraient voulu dire une si mauvaise raison et d’une manière si injurieuse à saint Jérôme, Vous deviez attendre qu’ils l’eussent dit, et alors vous auriez eu raison de vous railler d’eux, au lieu qu’ils ont sujet de se moquer de vous. Après ce raisonnement vous en faites un autre pour justifier la Comédie, et il y a plaisir de vous le voir pousser à votre mode. […] Pour justifier la Comédie qui est une source de corruption, vous raillez la pénitence qui est le principe de la vie spirituelle, vous riez de l’humilité que saint Bernard appelle la vertu de Jésus-Christ, et vous parlez avec une vanité de Païen, des actions les plus Saintes et des Ouvrages les plus Chrétiens.

90. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE II. Le Théâtre purge-t-il les passions ? » pp. 33-54

Il en excite au contraire, y accoutume, les justifie, en fait un jeu, un plaisir, les porte à l'excès. […] On ne condamne un vice que pour en justifier un autre, on loue une vertu pour en ridiculiser une autre, quelque passion est toujours couronnée. […] Ils étaient fort embarrassés de justifier la doctrine et les œuvres de leur père ; il en fit, dit-on, pénitence à la fin de sa vie.

91. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE IV. Suite des effets des Passions. » pp. 84-107

Le vice, déguisé, justifié, ennobli par le Poète, agissant, embelli, applaudi dans l'Acteur, contemplé, goûté par le spectateur, se fait jour, se lie, s'établit dans un cœur déjà trop susceptible, et qui venant au spectacle, lui ouvre toutes les avenues. […] Il en est même qui révoltés contre la lumière importune qui la leur découvre, ont le front de justifier leurs ténèbres et de s'en faire gloire : « Tergens os suum, dicit, quid feci ? […] Le spectacle s'en occupe, s'en divertit, les enseigne, les justifie, les embellit, les inspire.

92. (1541) Affaire du Parlement de Paris « Procès-verbal de l’action intentée devant le Parlement de Paris par le procureur général du Roi aux “maîtres entrepreneurs” du Mystère des Actes des Apôtres et du Mystère du Vieil Testament (8-12 décembre 1541) » pp. 80-82

[NDE] Expression juridique figée : il n’y a pas d’élément nouveau (qui justifie une décision nouvelle). En d’autres termes, le substitut n’apporte aucun argument qui justifie de revenir sur l’autorisation donnée par le roi.

93. (1697) Histoire de la Comédie et de l’Opéra « HISTOIRE ET ABREGE DES OUVRAGES LATIN, ITALIEN ET FRANCAIS, POUR ET CONTRE LA COMÉDIE ET L’OPERA — CHAPITRE II. » pp. 19-41

La 4eme raison est une idée de correction des mœurs que les Comédiens ont voulu donner, pour justifier les Comédies. […] L’Auteur des Essais de Morale se plaint d’abord de la corruption de son siècle, qui est venue jusqu’à l’excès de vouloir allier la piété Chrétienne avec l’esprit du monde, par l’entreprise de vouloir justifier la Comédie.

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