Arnaud, dans sa préface sur Fayel, tragédie horrible, qu’il vient de donner, avance deux paradoxes, l’un sur le genre terrible qu’il dit être le seul vraiment tragique ; l’autre sur la division des drames en cinq actes, qu’il traite de puerilité : il a fait comme Fontenelle à la tête de ses Eglogues, & la Mothe à la tête de ses Fables, & la plupart des écrivains, qui, pour faire l’éloge de leurs ouvrages, commencent par donner des regles sur le genre qu’ils ont traité : ces regles auxquelles leurs écrits ne peuvent manquer d’être conformes, puisqu’elles ont été formées d’après eux-mêmes, sont toutes prises de leur goût particulier, & du caractère du livre qu’elles justifient.
Toutes ces fripponneries sont impunies, heureuses & couronnées dans le dénouement, & même justifiées.
Ne dit-on pas dans les colleges, pour justifier les comédies qu’on y fait jouer, qu’on n’exerce ainsi les jeunes gens, que pour leur donner de la hardiesse, c’est-à-dire, pour éteindre en eux la pndeur ?
Il n’est point d’actrice qui, par ses nudités, ne justifie ces vérités.
Dans ce drame, qui seul peut justifier tout ce nous venons de dire, pour faire sa cour au Parlement, fait paroître sur la scène Pepin le Bref, premier Roi de la seconde Race, & au & au moment qu’il le dit reconnu par la nation, il lui met dans la bouche ce vers emphatique : Je rends aux Tribunaux leur auguste exercice.