Le Roi a tenu son Lit de Justice, & il a dansé sur le théatre de la Comédie italienne. […] Ce portrait, dans un beau cadre, élevé sur un char, & surmonté par un arc de triomphe, traîné par huit chevaux, précédé, escorté, suivi des officiers de Son Altesse Royale, de la garnison du château d’Angers & de la maréchaussée, fit son entrée solemnelle par la porte Cupif magnifiquement ornée, salué en entrant par une décharge générale de l’artillerie, & reçu par les officiers municipaux, le présidial & tous les corps de justice en habits de cérémonie. […] Une autre piece, le Noble journalier, (c’est une satyre des gens de Justice) se fit d’autres ennemis. […] Tous les jours les nobles, les gens de justice sont joués, sans que personne s’en plaigne. […] Ce grand homme se rendit à l’Opéra le lendemain du Lit de Justice, & y recuillit le prix de ses travaux.
Etre les dépositaires des constitutions de l’Etat, & des volontés suprêmes de nos Rois, les organes de la Justice, les appuis du Trône, des Peuples & des Loix ; voilà leurs fonctions.
Quels tourmens la justice inéxorable du Très-haut ne réserve t’elle pas à de tels hommes ?
Ces principes, commencent-ils à dire, condamnent avec justice ceux en qui l’assistance aux Spectacles a dégénéré en habitude ; mais ils n’ont point d’application à ceux qui n’y vont que rarement, une fois en passant, & par pure complaisance.
Ceux qui ont laissé sur la terre de plus riches monuments n’en sont pas plus à couvert de la justice de Dieu : ni les beaux vers, ni les beaux chants ne servent de rien devant lui, et il n’épargnera pas ceux qui en quelque manière que ce soit, auront entretenu la convoitise.