« Si une fois les Troupes de Province se forment, & que les procédés de celle de Paris continuent de révolter les Gens de Lettres, on ne voit pas pourquoi ceux-ci ne rameneroient pas la méthode ancienne de faire jouer leurs Piéces sur les Théâtres des grandes Villes ; ils y seroient jugés plus équitablement peut-être qu’à Paris. » Ils auroient moins de cabales & de dégoûts à redouter ; & l’intérêt des Comédiens de la Capitale les forceroit bientôt à solliciter auprès des Auteurs, la permission de jouer les Piéces jugées vraiment bonnes dans cette espece d’essai. […] Pour donc détruire ce funeste usage, cet odieux établissement, je propose un Tribunal composé de huit Gens de Lettres, qui auroient une réputation faire par trois succès au Théâtre, quatre dans le Tragique, quatre dans le comique, afin de juger les Poëmes que le génie a composé. […] Dans les beaux jours d’Athènes il y avoit cinq Magistrats établis pour juger de la bonté des Piéces de Théâtre, & si elles méritoient d’être représentées au Public. […] Il a fait ses preuves de talens dans l’Art Dramatique ; on peut même en juger par les trois Piéces qui composent le premier volume de son Théâtre de Famille.
Un Chef ou Président pour le Roi, ou pour le Sénat ; un Substitut du Lieutenant Général de Police, ou du Magistrat qui a l’inspection du Gouvernement intérieur de la Ville ; deux Docteurs de la Faculté de Théologie ; deux Poètes de Théâtre, d’un âge mûr et en état de juger des Pièces, et un ou deux anciens Comédiens. […] Si pourtant le Conseil jugeait à propos d’en conserver quelques-unes, où la passion d’amour ne parût pas nuisible, ni capable de corrompre le cœur, il ne faudra l’insérer dans le Registre qu’après qu’on se sera assuré qu’elle est propre à corriger les mœurs, à inspirer une bonne morale, et à faire aimer la vertu ; ce qui doit être le premier objet de toutes les Pièces du nouveau Théâtre. […] En premier lieu, le Substitut de la Police jugera si l’ouvrage n’est point contraire aux Loix du Gouvernement. […] Pour le quatrième examen, il sera fait par un des Comédiens du Conseil, et aura pour objet tout ce qui concerne l’exécution théâtrale ; sur quoi les Comédiens sont plus en état que personne de juger : il examinera sévèrement les plaisanteries, et surtout les équivoques d’un certain genre, qui ne percent pas aisément à la lecture, mais qui frappent à la représentation ; parce que souvent ils dépendent plus du geste que des paroles. […] 9 Voilà les articles capitaux qui peuvent conduire à la réformation, sauf à les rectifier et à les augmenter, suivant qu’on le jugera à propos.
Monsieur, Je ne sais si l’auteur des Hérésies imaginaires jugera à propos de vous faire réponse. […] Vous voilà donc, Monsieur, réduit à la nécessité de prouver ce que vous avez avancé contre l’auteur des Hérésies imaginaires ; autrement vous voyez bien où cela va, et vous n’en serez pas quitte pour dire que vous n’avez point jugé, que vous vous êtes contenté de laisser à juger aux autres, et que vous n’avez point appliqué les règles que vous voulez qu’on établisse. […] On peut même dire qu’il s’y connaît, et qu’il sait les règles par où il en faut juger. […] Que vous reste-t-il donc qui puisse servir de fondement au reproche que vous faites à ceux de Port-Royal, de ne juger des choses que selon leur intérêt ? […] Desmarets, ni sur l’exemple de M. le Maître, que ceux de Port-Royal ne jugent que selon leurs passions et leurs intérêts.
Je vous demande seulement pourquoi vous jugez des intentions d’un Auteur, qui vous sont cachées ? et pourquoi n’avez-vous pas voulu juger des actions et des livres de Desmarets qui sont visibles à tout le monde ? […] On peut en juger par les efforts que vous avez faits contre lui, puisque vous avez été chercher des railleries jusque dans l’Ecriture Sainte. […] [NDE] Goibaud du Bois cite presque textuellement Racine : « Je laisse à juger au monde quel est le visionnaire des deux », « Lettre de M. […] Vous l’avez quitté il y a longtemps : laissez-le juger des choses qui lui appartiennent » (Lettre à l’auteur des Hérésies imaginaires…, Op. cit.
Ils croient qu’ils jugeront mieux de tout par leur propre expérience que par les lumières des autres ou par la simple défense de la loi. […] Ils ne savent pas que cette curiosité est déjà un grand mal, et que c’est être tombé aux yeux de Dieu, que de se laisser affaiblir par la tentation de juger de ses commandements par sa propre expérience. […] On y apprend à juger toutes choses par les sens, à ne regarder comme bien que ce qui les satisfait. […] D’ailleurs, est-il permis de se jeter à la mer, pour juger s’il y a un danger réel de s’y noyer, sous prétexte que tous ceux qui y tombent n’y perdent pas la vie ?