S’il ne parle que d’après Riccobonim, qui prétend que ce saint Archevêque n’a pas dédaigné d’approuver quelques canevas Italiens de sa propre main, sa décision ne doit pas être fort respectable. […] Il est vrai que Riccoboni a avancé, en publiant son Théâtre Italien, que les canevas des Comédies Italiennes jouées à l’impromptu, étaient examinés par une personne nommée par saint Charles, qui les approuvait, et signait ensuite de sa main, lorsqu’il ne se trouvait point dans l’action, ni dans la conduite de la Pièce, chose qui pût nuire à l’innocence de la jeunesse, ni scandaliser les spectateurs Chrétiens. […] Les Vœux accomplis, à la Comédie Italienne.
Bordelon, où il fait voir que l’aumône exigée pour l’Hôpital général, de ceux qui vont aux spectacles, ne les justifie point ; réfutation d’un écrit favorisant la comédie, in-12. à Paris, chez Edme Couterot 1694 ; lettre d’un Docteur de Sorbonne à une personne de qualité, au sujet de la comédie, in-12. à Paris, chez Claude Mazuel, 1694 ; sentimens de l’Eglise & des saints Peres sur la comédie & les comédiens ; le mandement donné par M. l’Evêque d’Arras, (Gui I. de Seve de Rochechouart) contre la comédie, par lequel il défend, sous peine d’excommunication, à tous les Fideles soumis à sa conduite, d’aller à la comédie, in-12. à Paris, chez Pierre Ballard, 1696 ; histoire & abrégé des ouvrages latins, italiens & françois pour & contre la comédie & l’opéra….
A ces traits on ne peut méconnaître le théâtre Italien et celui de la Foire, les farces, les pièces à tiroir, que dis-je ?
[NDE] Comédie de Delisle de Drevetière, représentée par les Comédiens italiens en 1722.
Le Roué vertueux, canevas satyrique qu’on laisse à remplir comme les impromptus italiens pour le faciliter, des argumens & des estampes mettent les acteurs sur la voie : la traduction du théatre Anglois, ne renferme que des comédies. […] Mirez-vous, passez la main sur votre grecque, si votre main y peut atteindre, jouez avec les berloques de votre montre, rajustez votre jabot de point, & votre gros bouquet sifflez un air de Tom Jones, du Déserteur, de l’Amoureux de quinze ans, (Comédies,) decidez en dernier ressort sur le tâlent des Poëtes, & des Musiciens qui vous ravissent ou vous excedent ; passez en revue les acteurs & les actrices de tous les théatres, mais laissez Perse faute des nœuds ou des pompons, brodes au tembour, parfilés : persiffles, extasiez-vous devant Madame la Comtesse Falion, Vercingentorix, le bassa bilboquet ; débitez-nous des charades, des calambours, des rebus ; jasez de votre désobligeante, de votre cul de singe, de votre vis-à-vis, de votre diable, des moustaches de votre cocher, qui mene à l’Italienne, de vos courtes queues, de votre épagneuil, du vauxhall ; dites tout ce qui vous passera par la tête ; mais laissez-là Perse & son traducteur ; le premier vous présenteroit un miroir trop fidele, qui vous ferait rougir, si vous saviez rougir à propos ; le second ne vous offrira aucune phrase dont vous puissiez enrichir votre jargon maniéré ; nulle expression du jour, pas l’ombre du style à la mode, il est partout d’un maussade assommant, d’un raboteux incroyable, d’une rudesse indicible.