Il instruisit d’un art qui n’avait guères de règles de son tems, & dont chaque nation vient au bout de trois mille ans chercher dans son Livre la connaissance & les règles certaines.
J’ai communiqué mon idée à monsieur Des Tianges, pour savoir de lui, si rien ne l’appuyait dans l’antiquité ; il m’a indiqué quelques Livres qui pouvaient m’instruire. […] Observe que ce n’est plus à toi seule que je parle : je prens le ton de nos Auteurs : comme eux j’improuve & je loue ; comme eux, je me donne l’air d’instruire le Sage, qui sourit en silence, & plaint ma témérité ; comme eux, je dirai peut-être plus d’une sotise ; & comme eux sans doute je n’en croirai rien, lors même qu’on me le prouvera. […] » Les grimaces, les prestiges d’un Charlatan monté sur des trétaux, quelqu’animal peu connu, ou instruit à quelque manége extraordinaire, attirent tout un Peuple, l’attachent, le retiennent comme malgré lui ; & cela dans tout Pays.
Il faut qu’ils s’en instruisent pour s’en divertir, qu’ils y donnent les seconds soins, & les momens de relâche, autant toutefois, & non autrement que l’objet principal, & que leurs premiers devoirs le peuvẽt leur permettre. […] Il est composé de l’un & de l’autre, & comprend tout ce qu’un corps bien adroit & bien instruit peut avoir de geste ou d’action pour exprimer quelque chose sans parler. […] Et ce seroit au contraire une double satisfaction pour les Doctes, de voir les vrais Portraits des choses passées dans les amusements presents, de s’instruire parmy les plaisirs, & de se delasser de leurs peine & de leurs veilles, agreablement & vtilement. […] Car l’emprainte d’une Idée instruite est toute autre que celle d’une ame ignorante. […] Toutefois comme ce petit Ouvrage peut passer les Monts, & instruire les Estrangers, il est à propos de ne point oublier un exemple, qui vaut mieux que tous nos preceptes, qui laissera une Idée mieux peinte & plus vive dans l’esprit, & qui n’a besoin que d’yeux pour estre entenduë.
A ces causes, en nous conformant au Rituel, & aux Ordonnaces Synodales de ce Diocèse, Nous ordonnons aux Curés, Confesseurs & Prédicateurs de la Ville & Faux-bourgs d’Auxerre, d’instruire en public & en particulier, tous les Fidéles de l’un & de l’autre sexe, de l’obligation où ils sont de s’abstenir de divertissemens si préjudiciables à leur salut ; & de n’avoir aucune société avec des gens, que les loix ecclésiastiques & civiles ont toujours regardés comme infâmes.
Le Prince imitera donc David ; s’il chante ce sera pour louer Dieu, et dans la Musique où les autres se divertissent, il s’instruira de son devoir, et pensera qu’il n’est assis sur le Trône que pour entretenir cette agréable harmonie qui fait la paix et le bonheur des Royaumes.