Cupidon instruit de ce malheur, saute par la fenêtre de la chambre où sa mere l’avoit enfermée, & vole à tire d’aîle, à sa chere Psiché, la guerit subitement, efface tout ce fard, & lui rend sa beauté naturelle. […] Ulysse instruit de l’aventure, vient furieux au Palais de Circé, il est reçu comme on l’est des actrices ; elle veut l’empoisonner aussi, il met l’épée à la main pour la tuer, elle l’appaise en lui offrant sa couche, la paix est aussi tôt faire, il l’accepte sans scrupule, quoique mari de Pénélope : elle lui donne des habits magnifiques, & des rafraîchissemens délicieux, il se fait mettre dans le bain par les Nymphes, qui pendant qu’il se baignoit lui versent sur le corps de l’eau chaude & des essences.
Il fait d’ailleurs ce qu’il peut pour faire observer la loi de Dieu : il nous laisse instruire par l’Eglise, si nous n’en suivons pas les préceptes, c’est notre affaire. […] On saura bien les guérir et les instruire en leur donnant pour principe que le Théâtre Français est épuré, qu’il est moral, qu’il est Chrétien, que tout y est conforme à là piété et aux bonnes mœurs.
Auguste seroit plus grand aux yeux de l’Univers, si on n’étoit instruit de ses foiblesses. […] Un manant, pour avoir l’honneur de souper avec ce Prince, instruit qu’il étoit venu incognito chez son voisin pour quelque galanterie, & que ce voisin, qui ne s’y attendoit pas, n’avoit rien à lui offrir, donna secretement à sa femme un dindon en broche, à condition qu’il iroit en manger sa part. […] Dans un temps de guerre, assiégé par un ennemi redoutable, on envoie des couriers avec des dépêches sans chiffres, on les instruit du secret des affaires ; un homme aussi défiant que Philippe, donne sur le champ sa réponse.
on n’est pas tenu de penser avant d’être instruit. […] Le silence n’est point fait pour instruire, non plus que la nuit pour éclairer : & faute de connoissances précises sur le vice & la vertu nous encourons à leur égard des erreurs dangéreuses : c’est que pour le vice nous prendrons infailliblement son excès, & pour la vertu son abus. […] Quand nous parlons d’utile & d’agréable, nous n’entendons pas, des leçons particulieres & formelles, ni des agrémens tumultueux & puissans : la leçon par elle-même instruit ; mais n’a garde de flater, au contraire elle pese, elle assujettit : tout ce qui, en fait de plaisirs, est violent & tumultueux, secoue ; mais n’amuse pas.
Lorsqu'il vous instruisait au baptême, que lui avez-vous dit touchant les pompes du Diable, comment avez-vous renoncé à ce malin esprit, et à ses Anges ?