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4. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre VI. Suite de l’infamie civile. » pp. 126-152

Suite de l’infamie civile. […] Jamais l’infamie n’a été attachée à la condition d’esclave ; l’esclavage est un malheur, et non un crime, et le châtiment de l’infamie n’a jamais été imposé qu’au crime. Qu’on parcoure toutes les lois qui établissent l’infamie, on n’y trouvera jamais l’esclavage. […] Mais les personnes libres ont toujours pu s’y livrer, en subissant la peine de l’infamie. […] La déclaration juridique de l’infamie est une sentence du Juge qui déclare encourue l’infamie imposée par la loi.

5. (1694) Réfutation des Sentiments relâchés d'un nouveau théologien touchant la comédie « Réfutation des sentiments relachés d'un nouveau Théologien touchant la Comédie. » pp. 1-190

J'insère que la raison qui a empêché les Auteurs profanes de déclamer contre les infamies des Spectacles qui faisaient partie de l’idolâtrie populaire, n’ayant point lieu à l’égard des Comédies, puisqu’il est indubitable que les Pièces de Théâtre Tragiques ou Comiques n’ont jamais été regardées comme une partie de ce culte ; les Auteurs profanes n’auraient pas manqué de déclamer avec beaucoup plus de liberté et de violence contre les infamies des Comédies, si, comme vous le prétendez, ces infamies avaient été communes aux Comédies comme aux autres Spectacles : ainsi leur silence et leur affectation me persuade que les Comédies étaient exemptes de ces infamies. […] Je me contente à présent de vous dire que Lactance, Saint Jérôme, Saint Augustin, Saint Chrysostome, Alexander Alexandro que vous citez pages 16 et 17, en parlant des infamies des Spectacles des Anciens, n’ont pas prétendu comme vous que ces infamies fussent communes à toute sorte de Spectacles. […] L'infamie des cabaretiers est dissipée, dites-vous, mais celle des Comédiens subsiste toujours : Où est votre comparaison ? […] Ainsi quoique l’Ordonnance du 16 Avril 1641 ait relevé les Comédiens de leur infamie, elle l’a fait sous des conditions qu’ils n’exécutent pas, et par là même ils retombent dans l’infamie dont ils étaient notés auparavant, sans qu’ils en puissent disconvenir. […] Et d’où vient ce scrupule, si ce n’est de l’infamie dont ils sont notés dans le Public.

6. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre IV. Bassesse légale du métier de Comédien. » pp. 75-100

Il est tombé au-dessous de la plus vile roture, par la note légale de l’infamie (comme nous l’allons voir au Chapitre suivant), qui n’est pas imprimée au plus obscur paysan. Quoi de plus opposé à la noblesse que l’infamie ? […] Les lois Romaines les plus sévères n’ont jamais puni d’une infamie légale ces légèretés passagères que les Empereurs même se sont quelquefois permises. […] mépriser une profession, la noter d’infamie, et accueillir ceux qui l’exercent, aller les entendre, les applaudir, les recevoir chez soi ! […] quelle infamie !

7. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre VII. De l’infamie canonique des Comédiens. » pp. 153-175

De l’infamie canonique des Comédiens. L’infamie civile des Comédiens, dont nous venons de parler, emporte nécessairement l’infamie ecclésiastique. […] La fraude sur la diversité du domicile fut reconnue, et l’infamie du métier n’est pas un empêchement dirimant qui rende le sacrement nul. […] Cochin, quoique son défenseur, frappé de l’infamie du métier de Comédien, ne peut s’empêcher de conclure en ces termes : « Tout est de droit public dans cette cause, par la qualité des parties (Comédiens). […] l’infamie de leur métier, le désordre de leur conduite, donneraient-ils un titre d’exemption d’une loi qu’ils rendent plus nécessaire ?

8. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « Sentiments des Pères de l'Eglise sur la comédie et les spectacles — 4. SIÈCLE. » pp. 120-146

Les pompes du Diable sont les Spectacles du Théâtre, et toutes les autres vanités semblables, dont le saint Roi David demande à Dieu d'être délivré : Détournez, dit-il mes yeux, afin qu'ils ne regardent point la vanité ; Ne vous laissez donc pas emporter à la passion pour les Spectacles du Théâtre, pour y voir les excès des Comédiens tout pleins d'impureté, et d'infamie. […] Car si en ce lieu où l'on chante les Psaumes, où l'on explique la parole de Dieu, et où l'on craint et respecte sa divine Majesté ; la concupiscence ne laisse pas de se glisser secrètement dans les cœurs, comme un subtil larron; Ceux qui sont toujours à la Comédie, où ils ne voient et n'entendent rien de bon, où tout est plein d'infamie et d'iniquités dont leurs oreilles et leurs yeux sont investis de toutes parts; comment pourront-ils surmonter la concupiscence ? […] Les lois des Païens rendent les Comédiens infâmes, et vous allez en foule avec toute la Ville pour les regarder sur leur Théâtre, comme si c'était des Ambassadeurs, ou des Généraux d'armée, et vous y voulez mener tout le monde avec vous pour emplir vos oreilles des ordures et des infamies qui sortent de la bouche de ces bouffons; vous punissez très sévèrement vos serviteurs lors qu'ils disent chez vous des paroles peu honnêtes ? Vous ne pouvez souffrir rien de sale dans vos enfants ni dans vos femmes le moindre mot qui choque l'honnêteté ; et lors que les derniers des hommes vous invitent à entendre publiquement ces infamies que vous détestez si fort dans vos maisons ; non seulement vous n'en avez point de peine, mais vous vous en divertissez et vous louez ceux qui les débitent, n'est-ce pas le comble de l'extravagance ? […] Comment donc espérez-vous de demeurer chaste après que le Diable vous a fait boire de ce calice de l'impudicité qu'il en a enivré votre âme, et que par ses noires fumées il vous a obscurci toute la raison ; car c'est là qu'il vous fait voir tout ce que le vice a de plus honteux, la fornication, l'adultère, le déshonneur du mariage, la corruption des femmes, des hommes et des jeunes gens; enfin le règne de l'abomination et de l'infamie.

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