Le Peintre, à l’aide du coloris, imite directement la Nature. Le Poëte avec l’expression, n’imite que des idées représentatives des mouvemens de l’ame.
Je n’attaque point les vivants ; je veux croire qu’ils n’imitent pas les mœurs de ceux dont ils e font un mérite d’imiter les ouvrages.
Ne les imitez pas ; éloignez vous pour toujours de ces lieux de dissolutions, où l’on apprend à se corrompre & où ne se trouve jamais l’esprit de Dieu. […] On vous a enseigné que dans votre baptême vous aviez renoncé à Satan, à ses pompes, & aux maximes du siécle, pour ne plus vivre que de la vie de Jésus-Christ & imiter sa sainteté : considérez combien vous vous en êtes éloignés.
N’imitons point Sénéque le Tragique, qui en place souvent dans ses Pièces, de dix-huit lignes tout de suite. […] C’est rendre vraisemblable ce qui ne l’était guères auparavant ; on devrait s’éfforcer d’imiter ce jeune Auteur, qui dans son coup d’éssai, possède mieux l’art du Dialogue, que la plus-part de ceux qui se regardent de nos jours comme les maîtres du Théâtre.
Les fêtes de l’Eglise qui avaient été premièrement bien et saintement ordonnées et instituées pour vaquer en icelles seulement au service divin, ou pour faire commémoration des saints afin d’imiter la bonne vie d’iceux en cessant des œuvres séculières, ont été employées à celles-là qui ne sont bonnes à jour quelconque. […] A la fête de la Circoncision (qui est le premier jour de l’an) les leçons de matines sont prises d’une Homélie de Maximeah anciennement Evêque de Trènes, celui qui tint longtemps caché chez lui Saint Athanase fugitif d’Alexandrie, laquelle Homélie il a faite des Calendes de Janvier, y reprenant toutes les observations Gentiles qu’aucuns Chrétiens retenaient et imitaient encore des deux espèces dont nous venons de parler, savoir est et de divination, et des jeux mondains et séculiers, faisant mention entre autres des déguisements qu’on fait des sexes, savoir est des hommes en femmes et des femmes en hommes, et autres : mais on peut voir aujourd’hui que ce sont les moindres maux qu’on y commet.