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59. (1762) Apologie du théâtre adressée à Mlle. Cl… Célébre Actrice de la Comédie Française pp. 3-143

Chacun en effet prévenu par un coup d’œil, intéressé par un tour, flatté par un air fait grace aisément du reste, on l’imagine aussi-tôt conforme. […] Et en effet qu’est ce qu’une Piéce si accomplie qu’on l’imagine, jusqu’au moment de la représentation ? […] Quand on parle ici de cette vérité célébre, il ne faut pas imaginer que ce soit l’expression naïve de ce qui se passe sous nos yeux. […] Delà on peut imaginer que s’il faut dans le Juge une grande sérénité ; il faut aussi dans le tableau pour plaire, du côté des régles, un dégré de précision sans exemple. […] Comment au reste peut-on imaginer, que l’esprit occupé du fil d’une Piéce, ou des morceaux graves qui s’y trouvent, aille se distraire sans scrupule en faveur de rien, sacrifier un plaisir vrai à des gaietés ridicules.

60. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre prémier. — Chapitre IV. Histoire de l’Opéra-Bouffon, autrefois Opéra-Comique & ses progrès. » pp. 50-66

Nous allions chercher chez nos voisins des airs vifs, & les chefs-d’œuvres de leurs grands maîtres, parce que nous nous imaginions bonnement qu’il serait impossible à des Français de devenir habiles musiciens. […] Il s’agit d’une nouvelle subtilité qu’imaginèrent ses Auteurs afin de le faire paraître en dépit de ceux qui cherchaient à le détruire ; elle est digne d’être conservée aussi bien que ses autres stratagêmes : la voici.

61. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre troisiéme. — Chapitre VI. De ce qu’un Poète dramatique doit sçavoir pour être en état de travailler dans le nouveau genre. » pp. 142-158

Il éxige des compositeurs de Drames, qu’ils s’imaginent être les personnages mêmes de leurs Pièces. […] Il s’en suit delà que les Auteurs des nouveaux Poèmes ne se contenteront pas, s’ils ont envie de bien faire, de visiter assidument les personnages qu’ils cherchent a copier, mais ils auront soin encore de s’imaginer qu’ils sont métamorphosés en Tonneliers, en Gardes-Chasses, en Boulangers, &c.

62. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Quatrième Lettre. De madame Des Tianges. » pp. 28-32

Imagine avec quelle surprise, mêlée de joie, j’ai vu, en achevant de lire, que monsieur D’Alzan est un honnête-homme, qu’un goût passager a surpris ; qui se l’avoue, reconnaît ses torts, & cherche à intéresser à son retour vers toi jusqu’à la vanité de celle qui lui a trop plu… Elle veut s’immoler… Elle n’est donc pas… Tu as oublié de me la nommer : mais je la crois une Actrice.

63. (1668) Les Comédies et les Tragédies corrompent les mœurs bien loin de les réformer. La représentation qu’on fait des Comédies et des Tragédies sur les Théâtres publics en augmente le danger. On ne peut assister au spectacle sans péril « Chapitre X. Les Comédies et les Tragédies corrompent les mœurs, bien loin de les réformer. » pp. 185-190

Nous nous imaginons facilement que ceux qui remarqueront en nous ces mêmes défauts qui sont dans les grands hommes, jugeront que nous leur sommes semblables en tout le reste.

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