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91. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE V. Eloge de Moliere. » pp. 154-202

La foi est une superstition, l’humilité une bassesse, la stérile chasteté l’anéantissement du genre humain. […] Il est de l’humanité de ne pas anéantir le genre humain. […] Mais la peinture du cœur humain étoit l’art de Moliere. […] Labruyere, la Rochefoucaut, Fenelon, Massillon, &c. n’ont-ils pas peint le cœur humain avec autant de vérité que Moliere ? […] Soit que la mélancolie accompagne naturellement l’esprit de réflexion, soit que l’observateur trop attentif du cœur humain soit puni par le malheur de le connoître.

92. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XXI. Les spectacles condamnés par les auteurs profanes anciens et modernes. » pp. 179-182

Ciceron, ce grand orateur, qui connaissait si parfaitement le cœur humain et la nature des choses, s’exprime contre les théâtres en ces termes : « Ah !

93. (1758) Sermon sur les divertissements du monde « SERMON. POUR. LE TROISIEME DIMANCHE. APRÈS PAQUES. Sur les Divertissements du monde. » pp. 52-97

et selon nos vues humaines, ne devait-il pas, ce semble, renverser la proposition, et dire aux justes ; vous vous réjouirez, et aux pécheurs ; vous serez accablés de chagrins et vous passerez vos jours dans la douleur ? Oui, mes chers Auditeurs, il le devait selon nos vues humaines, c’est-à-dire, selon les vues faibles et bornées de la fausse prudence de la chair : mais les vues de la sagesse divine sont bien supérieures aux nôtres, et pour l’accomplissement des desseins de Dieu à l’avantage de ses élus, il fallait qu’ils renonçassent aux divertissements du monde, parce que si les apparences en sont belles et les dehors engageants, la fin en est malheureuse, et qu’ils mènent à la perdition. […] une histoire, disons mieux, une fable proposée sous la forme d’histoire, où l’amour est traité par art et par regles ; où la passion dominante et le ressort de toutes les autres passions, c’est l’amour ; où l’on affecte d’exprimer toutes les foiblesses, tous les transports, toutes les extravagances de l’amour ; où l’on ne voit que maximes d’amour, que protestations d’amour, qu’artifices et ruses d’amour ; où il n’y a point d’intérêt qui ne soit immolé à l’amour, fût-ce l’intérêt le plus cher selon les vues humaines, qui est celui de la gloire ; où la gloire même, la belle gloire, est de sacrifier tout à l’amour ; où un homme infatué ne se gouverne plus que par l’amour, tellement que l’amour est toute son occupation, toute sa vie, tout son objet, sa fin, sa béatitude, son Dieu. […] Concours tumultueux et confuse multitude, qui sert de scene à la vanité et à la mondanité ; s’il y a une beauté humaine à produire et à faire connoître, s’il y a un ornement et une parure à faire briller, n’est-ce pas là qu’on l’étale avec plus d’éclat et plus de pompe ? […] Plus vous renoncerez aux divertissements humains, et plus cette joie céleste se répandra avec abondance dans vos cœurs ; elle les pénétrera, elle les inondera, elle les transportera.

94. (1722) Chocquet, Louis [article du Supplément au Dictionnaire Historique et Critique] « article » pp. 42-44

A iceulx quatre honneur royal desire Donner faveur abollir les erreurs Qui font humains a vertu contredire. […] » Fier Belyal procureur des enfers » Si tu ne fais ung faulx traict desuoyable » Nous perdons tout le genre humain saluable » Et demourons seuls enchaynez en fers.

95. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XXIII. Si les Comédiens doivent prendre le titre de Compagnie. » pp. 122-128

Il fallut céder au torrent des choses humaines.

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