Non : on peint l’homme par l’homme même, les mœurs par leur caractére, les sentimens par leur ton, les passions par leur langage. […] Mais quelles sont les choses réservées à la connoissance directe de l’homme, si ce n’est son portrait ? […] Un homme fait doit à la société & ses travaux & ses récréations. […] L’homme n’a jamais de raison pour se séparer du commerce. […] Quel cas un homme sensé doit-il donc en faire ?

Le premier sentiment qu’éprouva l’homme après son péché, ce fut la honte de sa nudité, & la premiere démarche fut de chercher à se couvrir. […] Ce n’est pas moins pour lui que pour les hommes. […] Mais enfin c’est la faute des hommes d’être si foibles. […] Fussiez-vous à l’abri des hommes, n’êtes-vous pas sous les yeux des Anges, sous les yeux de Dieu, sous vos propres yeux ? […] Le visage distingue & fait connoître les hommes ; il est absolument nécessaire de pouvoir faire ce discernement.

L’esprit naturel est la lumière de la raison qui est commune à tous les hommes, et qui les conduit dans les actions ordinaires de la vie Civile. […] Augustin distribue tous les hommes en deux grandes Classes, il place dans l’une tous les citoyens de la Jérusalem céleste ; et dans l’autre il met ceux qu’il appelle les citoyens de Babylone. […] Mes chers frères, vous avez fait profession publique de renoncer au démon et à toutes ses pompes : vous y avez, dis-je, renoncé non seulement en présence des hommes, mais aussi devant les Anges, qui ont eux-mêmes écrit les paroles que vous avez prononcées. […] Saint Clément d’Alexandrie témoigne que le mélange des hommes et des femmes, qui ne viennent en ce lieu que pour s’entreregarder, et qui se parent à ce dessein, donne occasion à une infinité de péchés. […] parce que les femmes sont le piège dont le diable se sert souvent pour perdre les hommes.

Sans cela l’homme le plus corrompu rentrerait encore en soi-même, et substituerait à la morale du Théâtre qui l’a perverti celle de l’Evangile qui le convertirait. […] En effet, il ne faut pas attendre de l’homme qu’il réprime ses injustes penchants, ni qu’il renonce à ses plaisirs, quand nul motif ne l’engagera à se faire ces violences : il ne se mettra guère en peine de la vertu, si elle est sans récompense : la voix de la conscience ne l’inquiétera guère, si ce n’est qu’une idée en l’air, un fantôme, un effet de la mélancolie.

La religion, les lois, la politique, seraient peu utiles à l'homme, si elles ne le rendaient vertueux. […] quel homme vertueux voudrait les prendre pour règle, et avoir des enfants, des amis, des domestiques formés à cette école ?