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204. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE III. Réformation de l’Abbé de Blesplas. » pp. 55-81

Dieu nous préserve encore des puissantes influences du théatre sur les mœurs des Romains, puisque son établissement à Rome fut l’époque funeste de leur décadence, comme le craignoit Scipion Nasica & le Sénat, qui le fit détruire, brûler les sieges, vendre les décorations & les habits. […] La réformation va faire de toutes les comédies autant de Conférences des Religieux de la Trape ; les jeunes gens vont y prendre l’habit ; les Grands vont se remplir de la morale de l’Abbé de Rancé.

205. (1738) Sentimens de Monseigneur Jean Joseph Languet Evéque de Soissons, et de quelques autres Savans et Pieux Ecrivains de la Compagnie de Jesus, sur le faux bonheur et la vanité des plaisirs mondains. Premiere partie « Sentimens de quelques ecrivains De la Compagnie de Jesus, Touchant les Bals & Comedies. Premiere Partie. — Entretien troisieme. Le danger des Bals & Comedies découvert par l’Auteur des Sermons sur tous les sujets de la morale Chrétienne de la Compagnie de Jesus. » pp. 26-56

Le plus souvent c’étoit des jeux mêlez de sacrifices qui se faisoient aux Idoles, & ou la musique la plus molle, les habits les plus immodestes, les danses les plus lascives, les postures les plus indécentes, & les representations les plus infames, ne pouvoient produire qu’un horrible scandale, & un desordre universel. […] La modestie qu’on pretend ménager dans tout le reste, s’observe-t-elle toûjours dans les habits ?

206. (1789) Lettre à un père de famille. Sur les petits spectacles de Paris pp. 3-46

Violento apprend que sa sœur est avec une dame françoise ; il veut voir la françoise qui paroît voilée, ce qui n’empêche pas Violento de concevoir pour elle une grande passion ; elle se retire néanmoins avec l’Olive, qu’elle nomme Finette ; au dernier acte, l’Olive, dans ses vrais habits, vient jouer des airs de mandoline, sous les fenêtres d’Inès, signal convenu pour qu’elle sorte en habit d’homme et soit enlevée.

207. (1686) Sermon sur les spectacles pp. 42-84

Que serait-ce qu’un Spectacle à vos yeux où l’on ne parlerait ni d’intrigues ni d’amour ; où l’on n’entendrait, ni cette musique qui énerve, ni ces voix qui séduisent ; où l’on ne verrait, ni ces habits qui éblouissent, ni ces décorations qui charment ; où l’on ne retrouverait enfin, ni les mœurs du siècle, ni les usages du pays ? […] Quelle indécence dans leurs gestes et dans leurs habits !

208. (1694) Réfutation des Sentiments relâchés d'un nouveau théologien touchant la comédie « Réfutation des sentiments relachés d'un nouveau Théologien touchant la Comédie. » pp. 1-190

Ne vous moqueriez-vous pas de moi, si de ma propre autorité je m’avisais de condamner vos Spectacles seulement à cause de l’affectation que les hommes et les femmes ont d’y paraître avec leurs habits et leurs ornements les plus magnifiques, et à cause du désir qu’ils y portent d’y voir et d’y être vus. […] Ces efféminés démentent ce qu’ils font, et s’étudient à paraître des femmes dans leurs habits, dans leur façon de marcher, et dans leurs gestes lascifs. […] Qui ne sait qu’une Dame de qualité peut se distinguer dans ses habits d’une Bourgeoise ? Mais dès que la Bourgeoise voudra prendre les habits d’une Dame de qualité, ces mêmes habits qui n’étaient pas un luxe dans la Dame de qualité, le seront dans la Bourgeoise. Quand le Roi ordonne aux Seigneurs de sa Cour, ou aux Officiers de sa Maison ou de ses Armées, de se galonner d’or et d’argent, ces habits qu’on appelle d’Ordonnance ne pourront jamais faire condamner de luxe ceux qui les portent.

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