Qui peut entendre appeller legislateur de la société & du goût , celui qui a été le corrupteur de l’un & de l’autre, en tendant la société libertine, & le goût frivole ? Après tout, il n’a fait que des comédies, il ne peut avoir épuré que le goût du théatre. […] Il n’a pas même épuré le goût de la scéne ; la négligence de son style, sa poésie très-défectueuse, ses dénouemens triviaux, & toujours les mêmes, ses innombrables bouffonneries seront toujours de forts mauvais modeles. […] Il y eut plusieurs ballers dans ce goût, au commencement du dernier siécle, on y ajoutoit les habits, les décorations, la simphonie ; c’étoit une dépense énorme, quoique sans goût. Les Princes y dansoient, on composoit pour eux de mauvais vers, selon le goût courant ; c’étoit une espece de drame représenté, en masque ; Benserade & plusieurs autres s’y sont exercés, & ont été bien payés ; c’étoit toujours quelque galanterie, souvent très-licencieuse.
C'est pourquoi ce même Prophète à qui Dieu avait donné ce goût spirituel pour sa parole témoigne incontinent après qu'il ne pourrait souffrir les assemblées de jeux et de divertissement, et qu'il mettait toute sa gloire et toute sa joie à considérer les merveilles des œuvres de Dieu : « Non sedi cum concilio ludentium, et gloriatus sum a facie manus. […] Mais si l'âme au contraire s'abandonne à ces faux plaisirs, elle perd incontinent le goût des spirituels; et ne trouve que du dégoût dans la parole de Dieu.
C'est pourquoi ce même Prophète à qui Dieu avait donné ce goût spirituel pour sa parole, témoigne incontinent après qu'il ne pouvait souffrir les assemblées de jeux et de divertissements; et qu'il mettait toute sa gloire et toute sa joie à considérer les merveilles des ouvrages de Dieu : « Non sedi cum concilio ludentium, et gloriatus sum a facie manus tuae. […] » Mais si l'âme au contraire s'abandonne à ces faux plaisirs, elle perd incontinent le goût des spirituels, et ne trouve que du dégoût dans la parole de Dieu.
Cette faveur étoit peu du goût de Turenne. Louis XIV donna au Duc de Lorraine une autre comédie qui n’étoit pas de son goût. […] On trouve une canonisation dans le même goût en faveur d’Henri, Duc de Guise, dont Saintion son Secretaire a publié les Mémoires qu’il a vraisemblablement composés. […] C’étoit un Seigneur bien fait, aimable, galant, fort aimé des femmes & fort reconnoissant, mais il étoit né avec un goût romanesque d’aventure qui fit de sa vie un tissu de pieces de théatre. […] Il fut bien plus au goût de la Reine que la Cour sérieuse du Parlement, qui alla le lendemain en corps l’ennuyer gravement de sa harangue.
Taconet la sert mieux selon son goût que Corneille : il peut compter sur la préférence. […] La licence y est ordonnée & autorisée, la bonne morale est proscrite, on détruit même le goût, en excluant les regles, pour faire régner le désordre. […] Sa famille ne négligea rien pour l’en détourner ; elle le fit étudier en Droit ; il prit des Grades ; il entra au Barreau ; il y auroit réussi, mais son goût l’entraîna au théatre où il se livra à son penchant. […] Il suppose que l’auteur a le même goût que lui pour les femmes. […] Ce poëme didactique, long, difficile, métaphysique, d’un style sec, roide, dur & souvent très-poëtique, ne pouvoit être du goût d’un homme toujours pleins de bouffonneries.