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68. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XVII. Accidents arrivés dans les spectacles. » pp. 150-153

La foudre parut sous la forme d’un boulet de canon du plus gros calibre.

69. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre V. Suite des Mêlanges. » pp. 146-197

C’est la nature elle-même, & la fécondité modifiée sous une infinité de formes, & indiquée sous mille attributs divers. Quand tout cela seroit vrai, il faut convenir que ces formes & ses attributs ne sont rien moins que modestes. […] On avoit répandu que cette princesse ayant désiré de voir un jugement criminel suivant les formes usitèes dans nos tribunaux, on avoit imaginé d’en faire sur le théatre un tableau d’après nature, qu’on pût voir avec moins de répugnance. […] Cette vie écrite d’un style très-rapide, forme un gros volume. […] Sur la scène françoise on voit cent fois des acteurs cachés qui écoutent dans des maisons voisines, sur des balcons, à des fenêtres, qui agissent, qui parlent : ce qui forme différentes scènes dans le même temps.

70. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XXIII. Première et seconde réflexion sur la doctrine de Saint Thomas. » pp. 82-84

Ils se relevèrent quelque temps après sous une autre forme dont il ne s’agit pas ici ; mais comme l’on ne voit pas que Saint Thomas en ait fait aucune mention, l’on peut croire qu’ils n’étaient pas beaucoup en vigueur de son temps, où l’on ne voit guère que des récits ridicules d’histoires pieuses, ou en tout cas certains jongleurs, joculatores, qui divertissaient le peuple, et qu’on prétend à la fin que Saint Louis abolit, par la peine qu’il y a toujours à contenir de telles gens dans les règles de l’honnêteté.

71. (1758) P.A. Laval comédien à M. Rousseau « AU LECTEUR. » pp. -

Il eut été bien plus flateur pour moi de présenter l’antidote sous une forme agréable.

72. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE III. Extrait de quelques Livres.  » pp. 72-105

Bientôt comme nous vous serez citez au tribunal de Dieu ; pulvis es & in pulverem reverteris : Soyez toujours prêts, vous ne savez ni l’heure ni le jour, & loin de vous préparer à ce terrible passage & à vous ménager une sainte mort ; ce spectacle même vous prépare la plus malheureuse, par l’oubli de la mort, où il vous entretient, par l’habitude du vice dont il forme la chaîne, par les péchés qu’il fait commettre, par la frivolité dont il vous amuse ; les images dont il souille vos imaginations & vos regards, les sentimens dont il corrompt votre cœur, les passions qu’il exalte, le goût du monde qu’il vous donne, les exemples du vice qu’il vous offre, les leçons qu’il vous en fait, les attraits & les occasions qu’il vous en fournit : memento homo quia pulvis es & in pulverem reverteris. […] Le Mercure n’est pas moins exact à recueillir cette précieuse récolte ; le théatre forme aujourd’hui une bibliotheque nombreuse parmi les pieces détachées, il en est de singuliéres par le titre le Roué vertueux, l’honnête criminel, le précieux carnaval, &c. ; & sur chacune de ces productions, l’auteur fait des réflexions qui ne sont pas énergiques, des protégés si bas, des protecteurs si bêtes : sotte fatuité des uns, stultitiora patiuntur opes les très-basses & très-rampantes fourberies & friponneries des autres, cette idée de la piece n’est pas une chimere, ces personnages ne sont pas des êtres de raison. […] Voilà vraiment une belle compagnie à donner à la jeunesse, de belle conversation à leur faire traduire & apprendre ; les beaux principes qu’ils débitent, les beaux artifices qu’ils enseignent, les beaux moyens qu’ils employent pour faire réussir leur intrigue : tout cela revient à propos dans l’occasion, & forme à la vertu l’esprit & le cœur de ses éleves ? […] Des erreurs instructives, des erreurs amoureuses, forment le fonds de ce Roman ; mais nous doutons qu’elles soient instructives, à moins que le tableau du libertinage ne soit matiere d’instructions, & la vue du vice puni, ne fasse naître l’horreur, ce qui n’arrive pas toujours, sous quelque forme qu’on présente le vice, s’il est peint avec chaleur, il réveille nos penchans naturels, & développe le levain caché de nos passions. […] Voltaire-même les a faites & plus fortement encore ; on seroit bien injuste de ne pas avouer que la galanterie a presque tout affoibli ; que d’environ quatre cent tragédies données au théâtre, depuis qu’il est en possession de quelque gloire en France, il n’en est pas dix ou douze qui ne soient fondées sur leur intrigue d’amour ; plus propre à la comédie qu’au genre tragique, c’est presque toujours la même piece, le même nœud formé par une jalousie, dénoué par un mariage, une coquéterie perpétuelle, une vraie comédie, où des Princes sont acteurs, & dans laquelle il y a du sang répandu pour la forme.

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