/ 292
27. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE VII. De la Dévotion des Comédiens. » pp. 160-179

Je répondis que la Cour & la comédie étoient deux théatres qui ne m’avoient point pour spectateur : la Cour est une comédie véritable, & la comédie une Cour feinte ; en l’une & en l’autre ce n’est que masque & folie. […] Mais une passion plus odieuse, l’honnêteté (qui s’embarrasse peu de l’adultere), vous permet-elle d’abuser de l’ivresse & de la folie d’un amant, au point d’accepter, d’exiger des engagemens insensés, ruineux pour sa famille ? […] Ce n’est plus une foiblesse excusable, quoiqu’à tout prendre, les folies qu’on fait dans l’ivresse soient plus excusables que l’ivresse qui les arrache. […] Plusieurs la recherchoient avec des passions désespérées, sans compter une foule d’amans de tout état, depuis le plus grand Seigneur, qui ont été jusqu’à la folie & à la rage. […] Minime, à peu près à même fin, pour dégoûter du théatre & des Actrices par le détail de leurs manœuvres pour séduire un jeune homme, & des folies de celui qu’elles ont séduit.

28. (1667) Traité de la comédie « Traité de la comédie — VI.  » p. 460

Il y a de la témérité, de l'orgueil et de l'impiété à se croire capable de résister sans la grâce aux tentations que l'on rencontre dans la Comédie ; et il y a de la présomption et de la folie à croire que Dieu nous délivrera toujours par sa grâce d'un danger où nous nous serons exposés volontairement et sans nécessité.

29. (1675) Traité de la comédie « VII.  »

Il y a de la témérité, de l'orgueil et de l'impiété à se croire capable de résister sans la grâce aux tentations que l'on rencontre dans la Comédie et il y a de la présomption et de la folie à croire que Dieu nous délivrera toujours par sa grâce d'un danger, où nous nous exposons volontairement et sans nécessité.

30. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE II. Des Masques. » pp. 28-54

C’est un vrai cahos de toute sorte de passions & de folies. […] Je n’ai point pénétré dans le Conseil de la Seigneurie, mais il n’est pas douteux que ces folies ne fassent rouler dans la ville un argent immense, & que le peuple de Venise ne soit, par la dissolution de ses mœurs & la frivolité de ses amusemens, hors d’état de soutenir une révolte sérieuse. […] Venise n’est pas la seule ville où le carnaval fait faire des folies en masque ; il s’en fait partout. […] Chaque pays a ses plaisirs & ses folies. […] de vrais masques qui en cachant la personne, mettent au jour ses folies.

31. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE VII. De l’idolâtrie du Théâtre. » pp. 143-158

L’origine du théâtre n’est ni édifiante ni brillante ; il est l’ouvrage de l’idolâtrie, de la débauche, de la malignité et de la folie. […] ) « Tu neque Pompeia spatieris castus in umbra,  Nec cùm lascivum sternit arena solum, Colla cave inflectas ad curvum obliqua theatrum. » Toutes ces folies religieuses furent grossièrement exécutées ; mais tout se perfectionne quand la passion se satisfait. […] S’il subsiste quelque statue des Dieux, on n’en trouve que dans les cabinets des curieux, comme un antique monument des folies humaines. […] Je ne parle pas de l’esprit faux et frivole qu’inspire et qu’entretient l’étude continuelle des fables et des chimères, du mauvais goût que donne le tissu de folies et de crimes dont on se repaît comme de quelque chose de bien merveilleux, des entraves qu’il met au génie, en persuadant que tout le beau, le sublime, l’agréable est renfermé dans ce petit nombre d’objets sans cesse répétés et ressassés, qui n’ont plus que de la fadeur.

/ 292