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45. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PREMIERE PARTIE. — CHAPITRE II. De la passion d’amour sur le Théâtre. » pp. 18-35

Les meurtres, les usurpations, les infidélités, les trahisons, le mépris des Loix, les conspirations, etc. sont ordinairement le fruit que l’amour produit sur la Scène dans les Tragédies ; et dans les Comédies, qui font ici mon objet principal, c’est l’amour qui cause les divisions dans les familles, le mépris de l’autorité paternelle, la violation de la foi conjugale, la dissipation des biens, et tous les vices enfin où se livre un jeune homme qui ne connaît rien de sacré, quand il s’agit de satisfaire sa passion. […] Ne doit-il pas paraître extraordinaire qu’un si grand nombre de gens d’esprit perdent leur temps à traiter une matière, qui, par le fréquent usage qu’on en a fait jusqu’ici, est presque épuisée, et dans laquelle on est réduit, pour trouver le moyen de plaire, à emprunter le secours illicite des paroles et des actions licentieuses, comme en font foi plus d’une Comédie que le Lecteur connaîtra, sans que je les nomme.

46. (1754) Considerations sur l’art du théâtre. D*** à M. Jean-Jacques Rousseau, citoyen de Geneve « [Lettre] » pp. 1-4

Il vous étoit réservé sans doute, d’affirmer : Qu’en ce monde pervers les Auteurs sont sans foi, fourbes, intéressés, hors mes amis & moi.

47. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre VIII. Du Clergé comédien. » pp. 176-212

Et sa gloire & son corps n’ont qu’une méme bierre, & lorsqu’Abeille on nommera, dame, postérité dira, ma foi s’il m’en souvient, il ne m’en souvient guere. […] Boileau disoit de lui : la raison conduit ordinairement les hommes à la foi, mais c’est la foi qui a conduit Racine à la raison. […] La raison & la foi toujours d’accord se conduisent l’une & l’autre. La raison sans la foi n’est qu’égarement ; qu’on ne se flatte pas d’être raisonnable sans la foi ; combattre la Religion, c’est combattre la raison.

48. (1825) Encore des comédiens et du clergé « DISCOURS PRELIMINAIRE. » pp. 13-48

Tous les faux dévots et cette multitude d’esprits faibles ou irréfléchis, répètent sans cesse, d’après les déclamations des dogmatiseurs fanatiques dont ils se laissent séduire, que toutes les bonnes actions des hommes, que toutes leurs vertus, ne sont rien sans la foi, tandis que saint Paul, ce véritable apôtre de la morale chrétienne et évangélique la plus pure, a dit tout le contraire. Ecoutons-le, voici comme il s’exprime en parlant de la foi et de la charité : « Si linguis hominum loquar, et angelorum, caritatem autem non habeam, factus sum velut æs sonans aut cymbalum tinniens. […] « Quand j’aurais le don de prophétie, que je pénétrerais tous les mystères, que j’aurais une parfaite science de toutes choses ; « Quand j’aurais encore toute la foi possible, jusqu’a transporter les montagnes ; si je n’ai point la charité, je ne suis rien. […] « Or ces trois vertus, la foi, l’espérance et la charité, demeurent ; mais la charité est la plus excellente des trois. » (Ep. de S.

49. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE II. Réflexions sur le titre de l’ouvrage intitulé : Des Comédiens et du Clergé, et sur les charlataneries littéraires, politiques et religieuses. » pp. 52-86

N’est-on pas en droit de demander si les dénominations et les qualifications, si dignes de respect : Pères de la foi…, Missionnaires…, en deviennent plus recommandables lorsqu’on sait qu’elles servent à désigner les membres qui composent ces jacobinières jésuitiques de Montrouge, de Saint-Acheul, etc., etc., qui inondent la France et qui ont des clubs correspondants en Suisse et dans tous les gouvernements qui sont assez imprévoyants et assez faibles pour se laisser mener et subjuguer par ces espèces de coteries religieuses qui sont autant de foyers d’intrigue et d’ambition ? […] C’est ainsi que ces clubs du fanatisme jésuitique, exercent sous les noms de Congrégations, de Pères de la foi, de Missionnaires, l’intrigue et le brigandage, en exigeant des gouvernements et des particuliers, de fortes contributions à titre d’aumônes, de secours et de donations. […] les Pères de la foi sont là !!! […] Il s’est porté à cet acte d’humanité avec zèle et en dépit des malédictions et des anathèmes de la faction de ces fanatiques qui s’arrogent si audacieusement les beaux titres de pères de la foi et de missionnaires.

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