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47. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PREMIERE PARTIE. — CHAPITRE PREMIER. Comparaison des Théâtres anciens avec les modernes. » pp. 2-17

L’Avare a deux enfants, un fils et une fille : le fils aime éperdument la maîtresse de son père ; et la fille, de son côté, aime un jeune Cavalier, qui s’est introduit dans la maison sur le pied de domestique, et qui passe tranquillement ses moments à côté de sa maîtresse.

48. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique —  CHAPITRE XI. Les Grecs ont-ils porté plus loin que nous la perfection de la Tragédie ? » pp. 316-335

Si Corneille nous eût représenté Antiochus, obligeant sa Mere, comme le rapporte l’Histoire, à boire une coupe empoisonnée, il nous eût présenté un objet odieux : un Poëte Grec n’eût pas épargné aux Athéniens la vue d’un Fils empoisonnant sa Mere. […] Nos Poëtes obligés depuis la suppression des Chœurs à donner plus d’étendue à l’Action, & ne pouvant soutenir le même feu des Passions dans une Action étendue, ont réuni ces deux espéces de Tragédie, dont l’une étoit appellée par les Grecs Pathétique, & l’autre ηθἱκη ; ils nous occupent par les peintures de ces grands caracteres, soutenus depuis le commencement jusqu’à la fin, par des délibérations que font tranquillement entre eux, des Personnages assis, comme Auguste avec ses Conseillers, Ptolomée avec les siens, Mithridate avec ses Fils, Scenes que ne connoissoit point la Tragédie Grecque, où il y a plus de mouvemens que de discours. […] Suivant Homere, plus voisin qu’eux du tems d’Œdippe, Jocaste, sitôt qu’elle eut découvert qu’il étoit son Fils, se donna la mort, & il paroît par Homere qu’elle n’en eut point d’enfans.

49. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre I. Que les Spectacles des Anciens ont fait partie de la Religion Païenne. » pp. 2-35

furent instituées par Erychton fils de Minerve et de Vulcain ; et ceux de Musique en l'Ile de Délos furent donnés par Apollon ; et le temps les ayant laissés déchoir, ils furent restitués en son honneur par les Athéniens. […] d'un fils de l'Empereur Claude les Préteurs en firent autant ; et Philippe de Macédoine au mariage de sa fille Cléopâtre mêla les Jeux de Musique aux Sacrifices. […] Attinius d'en avertir le Senat, afin de refaire les Jeux ; ce qu'ayant négligé, son fils mourut, et il demeura lui-même perclus de tous ses membres, dont néanmoins il fut guéri si tôt qu'il eût fait savoir cette révélation au Sénat, qui ne manqua pas d'obéir aux visions de ce bon Citoyen, dont S.

50. (1689) Le Missionnaire de l’Oratoire « [FRONTISPICE] — introduction » p. 2

Le Fils de Dieu étant venu en ce monde pour y apporter le feu céleste de l’amour de Dieu, comme il dit à l’Evangile ; l’esprit malin qui est un singe et son ennemi mortel, s’étudie aussi de son côté, et s’efforce de tout son possible, d’allumer dans le cœur des hommes, le feu infernal de l’amour sensuel et déshonnête.

51. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre I. Des Parfums. » pp. 7-32

Cambise fils de Cirus, élevé mollement, & pensant bien différemment de son père qui vivoit le plus durement ; Cambise étoit plongé dans les délices, & noyé dans les odeurs ; il envoya une ambassade au Roi des Éthiopiens avec des riches présens, & entr’autre des vases précieux remplis de parfums : le Roi accepta tout le reste, mais refusa les vases ; ils ne sont bons , dit-il, qu’à des femmes, & ne sont propres qu’à rendre efféminés & ma Cour & moi-même . […] Jacob en envoya un présent à Joseph pour obtenir du bled, & long-temps auparavant les habits d’Esau étoient parfumés ; Isaac y fut trompé, & prit à l’odeur son fils Jacob pour son fils aîné, ut sensit vestimentorum fragrantiam . […] Cette Princesse fameuse par sa beauté & par ses galanteries, mariée successivement à deux Rois à qui elle porta la plus riche dot ; au Roi de France qui la répudia, & qui aima mieux perdre une belle province que de vivre avec elle, au Roi d’Angleterre qui la tint quinze ans en prison : cette Princesse passa sa vie dans les fêtes, les jeux, les spectacles, donna elle-même les plus scandaleux, & rapporta en France & en Angleterre le luxe & la galanterie asiatique ; elle faisoit des amans par-tout, jusques chez les Mahométans où l’on prétend qu’elle fut aimée de Saladin, allumant par-tout le feu de la guerre ; en France pour se vanger de la jalousie de Louis, en Angleterre pour se vanger des amours de Henri qui cessa de l’aimer, & lui préféra des maîtresses ; elle arma ses enfans contre leur père, & fit naître une guerre civile ; elle courut de tous côtés : en Syrie poursuivre son mari, disoit-elle, en Allemagne pour délivrer son fils Richard ; deux fois en Espagne pour aller chercher ses belles-filles. […] Quand Thétis envoya son fils pour arrêter Prothée ; elle oignit tout son corps de cette essence divine ; il n’est pas possible à ce trait de meconnoître les Actrices.

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