» Au lieu de spectacles, Genève a des cercles ou sociétés de douze ou quinze personnes qui louent à frais communs un appartement commode, et où les associés se rendent. « Là, chacun se livrant aux amusements de son goût, on joue, on cause, on lit, on boit, on fume ; les femmes et les filles se rassemblent de leur côté, tantôt chez l’une, tantôt chez l’autre ; les hommes, sans être fort sévèrement exclus de ces sociétés, s’y mêlent assez rarement…. […] Il y a cependant bien des années que ce Peuple voit Horace poignarder sa sœur, Agamemnon immoler sa fille, Oreste égorger sa mère. 2°. […] Dans Iphigénie, Agamemnon immole sa fille pour ne pas désobéir aux Dieux, et déshonorer la Grèce : Oreste égorge sa mère sans le savoir, et en voulant frapper le meurtrier de son père : Horace poignarde Camille dans un premier mouvement de fureur, excité par les imprécations qu’elle vomit contre sa patrie, et dès ce moment il est détesté. […] Pour moi qui, dans les familles, n’ai guère vu que des filles bien nées, et les grâces de l’innocence unies à celles de la jeunesse, je crois que c’est remplir l’intention de la nature, et celle de la société, que d’attirer sur ces chastes objets les vœux innocents des hommes de leur état, et de leur âge : je crois que leur inspirer une estime, une confiance mutuelle, c’est les disposer à se rendre heureux : je crois, en un mot, qu’attendrir un sexe pour l’autre, c’est tirer l’homme de la classe des bêtes, et cacher la honte de l’amour physique sous l’honnêteté de l’amour moral. […] Rousseau permet aux filles de Genève d’avoir au bal, et dans tout cela, il n’y a rien que d’honnête.
La comédie se nourrit des chagrins domestiques, des infidélités d’une femme, de la coqueterie d’une fille, de la désobéissance d’un fils, d’un mariage de passion, de la friponnerie d’un valet. […] Le Curé surpris leur dit avant de les recevoir, crainte de quiproquo : Dites-moi qui de vous deux est la fille qui veut se marier.
Vous voyez à droite l’antique ville d’Argos, le bois de la fille d’Inachus & le Lycée consacré à Apollon. […] Ici une jeune beauté en secret, se diroit à elle-même, « Voilà celui qui regne avec tant d’empire sur les cœurs, & qui par conséquent a encore bien plus de pouvoir que n’en avoit le Cardinal de Richelieu, lorsque le Lieutenant Général d’Andeli refusoit d’accorder sa fille au grand Corneille ».
Les empressements que témoigne Iphigénie pour être caressée de son Père, ne sont pas les plus beaux endroits de la Pièce ; et j’ai vu bien des gens qui n’approuvaient pas qu’une fille de l’âge d’Iphigénie courût après les caresses de son Père. […] Par exemple, la tendresse d’Agamemnon n’aurait-elle pas les mêmes effets s’il s’agissait d’immoler son fils, que lorsqu’il s’agit d’immoler sa fille ?
Nos Muses, Monsievr, sont tousjours filles de Iupiter ; Mais elles ne chantent pas tousjours la victoire de leur pere contre les Titans, & ne sont pas tousjours en festin, & en ceremonie auecque luy.