[A] L e Mimisme [A], ou l’Art de donner, par l’imitation, les grâces & la vie aux personnages d’un Drame ; de leur prêter ses organes d’une manière convenable à leur caractère ; de les animer de ce feu que l’Auteur n’a pu que leur supposer ; en un mot, l’Art aussi noble qu’utile en lui-même, d’exprimer avec énergie les diverses passions des hommes, m’avait toujours paru mériter d’aller au moins de pair avec la Musique & la Peinture.
Lors que tant, et tant de siècles et générations seront consumées d’un feu.
Celui-ci, après quelque légere exhortation pour la forme, de ne pas s’engager dans une si pétilleuse carriere, entretient ce beau feu naissant, & cultive ses talens.
Saint Augustin a connu le danger qu’on courait à des représentations trop voluptueuses des passions qu’inspirent l’amour ; « J’avais, dit ce grand homme(3), un penchant éxcessif pour les Spectacles du Théâtre ; ils me peignaient au naturel mes faiblesses, me les fesaient aimer ; vantant la douceur des flammes amoureuses, ils entretenaient le feu qui me dévorait ».
Esprit, qui la vivifie ; ils n’ont plus aucune part a ses prières : mais ils sont comme des sarments desséchés, qui ne tiennent plus au cep, qui n’en reçoivent plus le suc et la sève ; et ainsi ils ne sont plus bons qu’à être jetés au feu, comme nous dit l’Evangile.