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247. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre IX. Sentiments de S. Cyprien et de quelques autres Pères. » pp. 175-201

Ils donnent des leçons du crime en le jouant, et par l’image conduisent à la réalité : « Docent adulteria dum singerat et simulatis erudiunt ad vera. » En voyant ces infamies représentées sans honte, et regardées avec plaisir, les jeunes gens apprennent ce qu’ils peuvent faire : « Cum hæc sine pudori fieri, et libenter spectari cernunt, admonentur virgines et juvenes quid facere possint. » Le feu de l’impureté, qui s’allume surtout par les regards, les embrase : « Inflammantur libidine quæ aspectu maximè concitatur. » Chacun, selon son sexe, se livre à tous les écarts de son imagination ; c’est l’approuver que d’en rire : « Probant dum rident. » On revient corrompu dans sa maison, et non seulement les enfants auxquels il est si funeste de donner la connaissance et le goût prématuré du mal, mais même les vieillards, dont les vices, sont des ridicules : « Corruptiores ad cubicula sua revertuntur. » Fuyez donc le théâtre pour vous garantir de l’impression du vice, pour conserver la paix de l’âme, pour éviter l’habitude de la volupté, qui vous éloigne de Dieu et de la pratique des bonnes œuvres : « Ne voluptatis consuetude deliniat et a Deo avertat. » Il fait (C. […] Nous fuyons l’Eglise comme le feu.

248. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre XVII. Que les danses sont condamnées dans l’Ecriture, et par les Pères. » pp. 119-141

« Les sauterelles ont été produites de la fumée du puits et de l’abîme, et sont montées sur la terre. » Et un peu après, « Et ces sauterelles sont semblables à des chevaux préparés pour le combat, et elles ont des couronnes, qui semblent dorées, sur leurs têtes. » Il conclut enfin que dans le bal se trouve la pompe du siècle, le feu de l’impureté, la superbe et la vaine gloire, et que les hommes par conséquent y deviennent ennemis de Dieu.

249. (1777) Des Spectacles « Des Spectacles. » pp. 75-92

De bonne foi, ne serait-il pas plus aisé de croire qu’on peut se jeter dans un torrent impétueux sans être emporté par le cours de l’eau, ou demeurer au milieu d’un grand feu, sans ressentir les atteintes de la flamme !

250. (1607) Prologue de La Porte, Comédien

Je serais véritablement plus ladrec que les ladres dont il parlait, si ressentant ses injurieuses pointes, je ne me plaignais de l’ignorance d’un chirurgien si mal expert que, au lieu de quelque baume ou médicament lénitif propre à la consolidation des plaies récentes, y veut appliquer, comme aux ulcères envieillis, gangrenés, eschionnésd et hors d’espoir de toute guérison, le feu, le rasoir et le cautère ardent du premier coup.

251. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Idée des spectacles novveavx. Livre II. — Chapitre XI. Du Balet. » pp. 209-318

En vain seroit-il illustre, s’il devenoit obscur entre nos mains : si le Poëte en laissoit eteindre le feu, ou ternir le brillant par la froideur de ses imaginations, ou par la confusion de ses pensées. […] L’Entrée doit donc estre tirée sans effort, & pour ainsi dire sans feu, des entrailles du Sujet. […] Ce sont des coups de main qu’on ne doit lâcher que de prés, & des feux de souffre & desalpetre, qui devoient soudain agir & brûler. […] Le lieu fut mal aisé à choisir : Et feu M. le Cardinal en partant de Paris pour aller travailler à la Paix sur la Frontiere, avoit pretendu de faire un Theatre de bois, dans la Place qui est derriere son Palais.

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