Mais Néron aima le théâtre, Néron fut comédien : c’est là qu’il apprit, qu’il goûta, qu’il commit les plus grands excès. […] « Nudum ad spectacula vultum erigit, et tota, fugit agnoscendus arena, cedamus tunica de faucibus aurea cum se porrigat. » Le Gladiateur qu’il combattait, était honteux de se battre avec lui, et de vaincre un homme de cette haute naissance : «Ignominiam graviorem pertulit omni vulnere cum Graccho jussus pugnare secutor. » Ces excès sont-ils croyables dans des âmes Romaines ? […] Ces excès sont-ils plus croyables parmi nous dans une Noblesse qui se pique de sentiments, qui affecte de la hauteur, qui méprise le peuple ?
Chercheroit-on à justifier des excès si visibles, si on connoissoit d’après M.
entendre l'excès de quelque turpitude, « qu'un Mime ne la pourrait représenter, qu'un Bouffon n'en pourrait faire un Jeu, et qu'un Atellan ne la pourrait prononcer » : car n'y comprenant point ces deux autres sortes d'Acteurs, il montre bien que les choses honteuses ne se mêlaient point aux grâces de leurs représentations, bien que le plaisir n'en fût point banni.
« Si les histrions poussaient le jeu et le divertissement jusqu’à l’excès, ils seraient tous en état de péché ; tous ceux qui se serviraient de leur ministère ou leur donneraient quelque chose, seraient dans le péché. » Saint Thomas laisse passer ces propositions qui en effet sont incontestables, et il n’excuse ces histrions, quels qu’ils soient, qu’en supposant que leur action, de soi, n’a rien de mauvais ni d’excessif, secundum se.
Et si d’aventure il s’excuse de ce qu’il est pauvre et nécessiteux, il pourra bien être soulagé et aidé en sa nécessité, avec ceux qui sont entretenus et nourris aux dépens de l’église : pourvu qu’il se contente de si peu de viandes, que l’Eglise donne par raison, et mesure, sans excès.