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56. (1675) Entretien sur les tragédies de ce temps pp. 1-152

Elles sauront bon gré aux Auteurs de leur avoir épargné les scrupules qui naissent de ces sortes de spectacles, et d’avoir mis leur réputation à couvert de la censure : comme leurs soins s’étendent jusque sur leur famille, elles se réjouiront de ce que la Tragédie ne sera plus un divertissement qu’elles doivent défendre à leurs enfants, et en les portant à y assister, elles croiront avoir trouvé un moyen assuré de les retirer doucement des divertissements plus dangereux. […] Et depuis personne n’a osé tenter la même chose, on a renvoyé ces sortes de sujets dans les Collèges, où tout est bon pour exercer les enfants, et où l’on peut impunément représenter tout ce qui est capable d’inspirer ou la dévotion ou la crainte des jugements de Dieu. […] Il pourrait aimer ou ses enfants ou son père. […] Un Général d’armée qui sacrifie à sa foi ses enfants, sa femme et sa réputation. […] Lors de ses tribulations, envoyées comme épreuves par Dieu, Eustache perdit femme et enfants avant de les retrouver lors d’une grande scène d’anagnorisis.

57. (1607) Recit touchant la comédie pp. 2-8

Comme aussi tous les frais d’icelle furent fournis par les pères et mères dont leurs enfants jouaient lors. […] [NDE] L’auteur insinue que les parents payaient les jésuites en fonction de l’importance du rôle joué par leur enfant.

58. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « La tradition de l'Eglise sur la comédie et les spectacles. Les conciles » pp. 53-68

Car, si cela était vrai, l'Eglise y aurait fait quelque différence, en marquant à ses enfants quels sont les Spectacles qui leur sont permis, et quels sont ceux qui leur sont défendus. […] Et la dernière, de lancer ses foudres sur ceux d'entre ses enfants qui désobéiraient à ses ordres et à sa discipline; de sorte que bien loin de tirer aucune conclusion de ce Concile en faveur de la Comédie, c'est des résolutions de cette célèbre Assemblée que nous tirons de plus fortes armes pour la détruire.

59. (1760) Critique d’un livre contre les spectacles « EXTRAIT DE QUELQUES PENSEES SAINES. Qui se rencontrent dans le livre de J.J. Rousseau contre le Théâtre, ou condamnation de son système par lui-même. » pp. 66-77

 » « Il était tard, les femmes étaient couchées, toutes se relevèrent : bientôt les fenêtres furent pleines de spectatrices qui donnaient un nouveau zèle aux acteurs : elles ne purent tenir longtemps à leurs fenêtres, elles descendirent ; les maîtresses venaient voir leurs maris, les servantes apportaient du vin, les enfants même éveillés par le bruit accoururent demi-vêtus entre les pères et mères : la danse fut suspendue ; ce ne furent qu’embrassements, ris, santés, caresses : il résulta de tout cela un attendrissement général que je ne saurais peindre, mais que dans l’allégresse universelle on éprouve assez naturellement au milieu de tout ce qui nous est cher. […] « Ensuite venaient les enfants, qui leur répondaient en chantant de toutes leurs forces.

60. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre V. Suite des Mêlanges. » pp. 146-197

Un enfant n’étudie point les fables par goût, on l’y force ; & après avoir reçu la petite récompense de son travail, il n’y pense plus, & n’y pensera de sa vie. […] Une bête qui parle surprend un instant & amuse un enfant, mais la finesse de l’allégorie & les vérités morales lui échappent où l’ennuient, & lui coûtent trop à démêler. […] Jamais fable n’a fait faire un acte de vertu à un enfant, ne l’a corrigé d’aucun vice. […] Ils valent pourtant mieux que les tables ; point d’enfant qui ne les écoute plus volontiers, qui n’en profite davantage. […] Après avoir fait réciter une fable à un enfant le livre à la main, on n’y pense plus, on va dans le cabinet se dédommager avec les contes.

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