Car qui empêchera quelque autre de me répondre, et de me dire, en parlant de vous : Quoi, Monsieur, vous avez pu croire que Messieurs de Port-Royal avaient adopté une Lettre si peu digne d’eux ? […] Cela ne doit point empêcher vos amis d’achever sa Vie, qu’ils ont commencée, ils pourront même se servir de cette Histoire, et ils en feront un chapitre particulier, qu’ils intituleront De l’Esprit de discernement que Dieu avait donné à la Sainte Mère.
Les mauvaises acceptions qu’on s’est accoutumé à donner à un terme, empêchent qu’on ne lui en donne de bonnes.
Ne pourrait-on pas dire qu’ils ne la célèbrent avec tant de soin que parce qu’ils sentent qu’elle ne saurait se passer de leurs suffrages, & qu’ils empêchent par ce moyen le Public d’ouvrir les yeux ?
C’est pour vous dire, que le licite loin d’empêcher son contraire, le provoque : en un mot, ce qui vient par réflexion, n’éteint pas ce que l’instinct produit ; et vous pouvez dire à coup sûr, de tout ce qui excite le sensible dans les comédies les plus honnêtes, qu’il attaque secrètement la pudeur.
En élevant la voix contre cette école de l’immoralité, « nous nous proposons d’empêcher que quelqu’un ne se fasse illusion en croyant qu’il est permis d’aller au spectacle, car l’amour du plaisir a tant de force sur la plupart des hommes, qu’il les porte à différer de s’instruire de ce qui leur est défendu, pour avoir un prétexte de s’y satisfaire, ou à tâcher de corrompre leur propre conscience par de fausses raisons par lesquelles ils se persuadent que le mal, auquel ils ne veulent pas renoncer, n’est pas un mal réel. […] En 1748 Benoît XIV, grand Pontife, déclara authentiquement que c’est avec regret qu’il se voit forcé à tolérer des gens qu’il ne pouvait approuver, pour empêcher de plus grands maux. […] Charles Borromée se sont vus obligés de réduire leur zèle à demander au Ciel la patience pour supporter les scandales qu’ils ne pouvaient abolir. « Il est quelquefois nécessaire de tolérer quelque folies du peuple, dit Théodoric, roi d’Italie, pour l’empêcher de donner dans de plus grands écarts. […] Louis Riccobonni déclare donc qu’après une épreuve de 50 années, il ne pouvait s’empêcher d’avouer que rien ne serait plus utile que la suppression entière des spectacles .