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5. (1760) Critique d’un livre contre les spectacles « EXTRAIT DE QUELQUES PENSEES SAINES. Qui se rencontrent dans le livre de J.J. Rousseau contre le Théâtre, ou condamnation de son système par lui-même. » pp. 66-77

 » « L’amour du beau est un sentiment aussi naturel au cœur humain que l’amour de soi-même : il n’y naît pas d’un arrangement de Scènes, l’Auteur ne l’y porte pas, il l’y trouve ; et de ce pur sentiment qu’il flatte, naissent les douces larmes qu’il fait couler. […] savoir, l’esprit, le courage, ont seuls notre admiration ; et toi, douce et modeste vertu, tu restes toujours sans honneurs ! […] Donnez-lui des fêtes, offrez-lui des amusements qui lui fassent aimer son état, et l’empêchent d’en envier un plus doux ; des jours ainsi perdus feront mieux valoir les autres. […] " » « On voulut recommencer la danse, il n’y eut plus moyen : on ne savait plus ce qu’on faisait, toutes les têtes étaient tournées d’une ivresse plus douce que celle du vin.

6. (1675) Traité de la dévotion «  Méditation. » pp. 66-67

Tu n’as pas encore goûté ces délices des âmes pieuses et dévotes qui disent, Je suis rassasiée comme de moelle et de graisse : Ah, que le Seigneur est bon, je l’ai goûté, il m’a mené en sa salle du festin, ses amours sont plus douces que le vin et que les rayons de miel, qu’il me baise des baisers de sa bouche. […] Il te fera voir des objets qui te raviront ; il te fera entendre une douce et charmante musique dans le concert des Anges et des Saints, qui chanteront éternellement les louanges de notre Dieu.

7. (1834) Discours sur les plaisirs populaires « Discours sur les plaisirs populaires, les bals et les spectacles » pp. 1-33

Car mon joug est doux et mon fardeau léger. » S. […] Mais condamnerons-nous sans retour notre frère pour un jour d’intempérance passagère, et blâmerons-nous celui qui, cherchant dans le vin, ce présent du ciel, un moment d’oubli des misères humaines, n’a point su s’arrêter à cette douce ivresse, oublieuse des maux et créatrice d’heureuses illusions ? […] Derrière, l’Atlas qui semble encore supporter le ciel, mais dont les cimes orgueilleuses s’abaisseront pour nous laisser pénétrer dans cette Afrique jusqu’à présent inconnue, et que nous civiliserons avec les principes de notre foi, et la morale douce de Jésus-Christ. […] Cependant, mes chers auditeurs, ce sont ces nobles plaisirs, ces doux délassements, ces distractions qui satisfont notre esprit, notre intelligence ; ce sont, enfin, ces diverses émotions de peine ou de plaisirs que l’Eglise romaine frappe de toute sa réprobation. […] Evangile de consolation, d’espérance … … evangile Dont le joug est doux et le fardeau léger.

8. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre I. Des Parfums. » pp. 7-32

Cependant il a plu à un fameux Distillateur & Parfumeur de les réaliser, il a imaginé un orgue savoureux & odorant, semblable au clavecin oculaire ; d’abord il a découvert par un calcul algébrique auquel Bernoulli n’avoit jamais pensé, qu’il y a sept saveurs primitives qui répondent aux sept tons de la Musique, sur lesquelles il a formé sa gamme & son clavier ; l’acide répond à l’ut, le fade au re, le doux au mi, l’amer au fa, l’aigre doux au sol, l’austère au la, le piquant au si. […] Quelle est cette épouse qui monte comme la douce fumée du parfum & des aromates, de la myrrhe & de l’encens, sicut virgula fumi ex aromatibus myrrhæ & thæsis . […] par ces douces vapeurs qu’à dissiper la dégoûtante atmosphère qui l’environne. […] Une Actrice, une coquette, un petit maître ne peuvent soutenir cette idée désolante, & mettent tout en œuvre pour étaler la fraîcheur, les grâces, la douce haleine de la jeunesse : vains efforts ! […] Une vie réglée, sobre, frugale est un doux parfum, la crapule rend insupportable, sur tout l’ygrognerie fait fuir tout le monde.

9. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre IV. Les spectacles inspirent l’amour profane. » pp. 32-50

Ces doux et invincibles penchants de l’inclination, ainsi qu’on les représente, c’est ce qu’on veut faire sentir et ce qu’on veut rendre aimable : c’est-à-dire, qu’on veut rendre aimable une servitude, qui est l’effet du péché, qui porte au péché ; et on flatte une passion qu’on ne peut mettre sous le joug que par des combats qui font gémir les fidèles, même au milieu des remèdes. […] Le mal qu’on reproche aux théâtres n’est pas seulement d’inspirer des passions trop tendres, qu’on satisfait ensuite aux dépens de la vertu ; les douces émotions qu’on y ressent n’ont pas elles-mêmes un objet déterminé, mais en font naître le besoin. […] Comme si les vives images d’une tendresse innocente étaient moins douces, moins séduisantes, moins capables d’échauffer un cœur sensible, que celle d’un amour criminel à qui l’horreur du vice sert au moins de contrepoison ! Mais, si l’idée de l’innocence embellit quelques instants le sentiment qu’elle accompagne, bientôt les circonstances s’effacent de la mémoire ; tandis que l’impression d’une passion si douce reste gravée au fond du cœur. […] On est séduit sans avoir la force de revenir contre de si douces et de si fortes impressions : tout fait illusion et tout concourt à la maintenir.

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