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55. (1665) Observations sur une comédie de Molière intitulée Le Festin de Pierre « Observations sur une comédie de Molière intitulée Le Festin de Pierre » pp. 1-48

[NDE] Dans le premier Placet, Molière paraphrase Roullé ainsi : « je suis un démon vêtu de chair et habillé en homme, un libertin, un impie digne d’un supplice exemplaire. » », comme lui-même se définit. […] Certes Molière n’est-il pas digne de pitié ou de risée, et n’y a-t-il pas sujet de plaindre son aveuglement, ou de rire de sa folie, lorsqu’il ditEn sa Requête. […] Et enfin sans m’ériger en Casuiste, je ne crois pas faire un jugement téméraire d’avancer, qu’il n’y a point d’homme si peu éclairé des lumières de la Foi, qui ayant vu cette Pièce, ou qui sachant ce qu’elle contient, puisse soutenir que Molière dans le dessein de la jouer, soit capable de la participation des Sacrements, qu’il puisse être reçu à pénitence sans une réparation publique, ni même qu’il soit digne de l’entrée de l’Église, après les anathèmes que les Conciles ont fulminés contre les Auteurs de Spectacles impudiques ou sacrilèges, que les Pères appellent les Naufrages de l’Innocence, et des attentats contre la Souveraineté de Dieu. […] [NDE] Dans le premier Placet, Molière paraphrase Roullé ainsi : « je suis un démon vêtu de chair et habillé en homme, un libertin, un impie digne d’un supplice exemplaire. » En sa Requête.

56. (1758) Lettre à Monsieur Rousseau sur l'effet moral des théâtres « Lettre à Monsieur Rousseau sur l'effet moral des théâtres, ou sur les moyens de purger les passions, employés par les Poètes dramatiques. » pp. 3-30

Vous citez les Atrée, les Catilina, les Œdipe, le Misanthrope même, ouvrages dignes d’immortaliser le génie de leurs Auteurs ; mais perdus pour ceux qui les écoutent, puisqu’ils n’en peuvent retirer aucun fruit : et moi, Monsieur, je commence par vous citer un Britannicus, pièce faiblement accueillie des parterres qui se succèdent depuis un siècle, mais monument immortel qui semble sorti des mains de la vertu même, pour fixer à jamais les regards étonnés de tous les Rois. […] Peut-être a-t-il pensé que le fils d’un Pêcheur, élevé par son courage aux premiers emplois de l’Etat, instruit par le malheur à chérir l’humanité, exercé dans son obscurité aux vertus paisibles, et plus satisfait de mériter une couronne, que de la porter, était un personnage plus digne de charmer un Philosophe, que d’occuper un grand Poète : et pour m’expliquer enfin sur ce sujet, sans ambiguïté, ou Corneille n’osant déplaire aux Grands, a pris le parti de les flatter ; ou il n’a pas jugé que ses contemporains fussent assez avancés pour préférer le beau naturel au gigantesque, et la vérité aux fictions : j’abandonnerai donc cette production imparfaite, et avant de chercher de nouveaux exemples qui confirment mon opinion, je vais prévenir vos objections (autant qu’il sera en moi) et combattre les principes que vous avez quelquefois supposés, plutôt qu’établis. […] L’humble vertu est-elle peinte, dans ce tableau, sous des traits qui vous semblent peu dignes d’elle ? […] N'était-il pas plus digne d’un Ecrivain éloquent, d’un Philosophe, d’échauffer le génie des jeunes Poètes, de leur montrer la vertu qui les attend au bout de leur carrière, une couronne civique à la main ?

57. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « Sentiments des Pères de l'Eglise sur la comédie et les spectacles — 4. SIÈCLE. » pp. 120-146

Ils leur applaudissent pour des choses pour lesquelles on les devrait lapider, et ils s'attirent ainsi sur eux-mêmes par ce plaisir malheureux le supplice d'un feu éternel ; car en les louant de ces folies, on leur persuade de les faire, et on se rend encore plus digne qu'eux de la condamnation qu'ils ont méritée. […] Ce n'est qu'une feinte, dites-vous, c'est pour cela même que ces personnes sont dignes de mille morts d'oser exposer aux yeux de tout le monde, des désordres qui sont défendus par toutes les lois : Si l'adultère est un mal, c'est un mal aussi que de le représenter. […] Les Barbares ont dit autrefois une parole digne des plus sages d'entre les Philosophes: Car entendant parler de ces folies du Théâtre ; et de ces honteux divertissements qu'on y va chercher.

58. (1759) Lettre sur la comédie pp. 1-20

Cet exemple est si beau, & la Lettre est, à tous égards, si digne d’être conservée, que nous la déposons toute entière dans ce Volume de nos Mémoires, dont elle fera l’honneur & l’agrément. […] Les gens du bon air, les demi-raisonneurs, les pitoyables Incrédules peuvent à leur aise se mocquer de ma démarche ; je serai trop dédommagé de leur petite censure & de leurs froides plaisanteries, si les gens sensés & vertueux, si les Ecrivains dignes de servir la Religion, si les ames honnêtes & pieuses que j’ai pu scandaliser, voient mon humble désaveu avec cette satisfaction pure que fait naître la vérité dès qu’elle se montre.

59. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre XII. Du Dimanche et des jours des Fêtes. » pp. 54-66

Et saint Basile dit encore sur le même sujet : « C’est pour notre avantage, et pour notre utilité, que nous faisons avec solennité la mémoire des Martyrs ; car ils n’ont pas besoin de nos louanges, qui ne répondent jamais à leur mérite ; et ils ont une entière félicite, et une parfaite gloire en Dieu, dont ils jouissent ; mais c’est nous, qui avons besoin de nous représenter la conduite qu’ils ont tenue, pour parvenir à l’état bienheureux qu’ils possèdent ; afin de nous rendre dignes, par l’imitation fidèle de leur vie, de participer un jour à leur bonheur. » In serm. de Gordio mar. […] « Abstinendum festis diebus ab omni peccato et ab omni opere carnali et terreno, et ad nihil aliud vacare debere, nisi ad orationem concurrere, ad Ecclesiam cum summa mentis devotione. ». » Ajoutons encore le Concile de Mâcon : « Vous, Chrétiens, disent les Prélats assemblés dans ce Concile, qui ne portez pas en vain ce saint nom dont vous êtes honorés, et qui désirez vous en rendre dignes par votre conduite ; écoutez avec attention les avertissements que nous vous donnons, sachant que Dieu ne nous a donné l’autorité que nous avons, que pour veiller sur vos âmes ; pour vous enseigner ce qui sert à votre salut, et pour vous retirer de toute sorte de mal.

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