On n’en peut douter puisque c’est Mercure même qui déclare aux Génies que Jupiter a jeté la Pomme, mais qu’il laisse à Apollon le soin de la donner au plus digne. Comme il n’y a en France que le Roi qui donne les Evêchés, on ne peut douter que ce ne soit lui que vous avez voulu désigner par Apollon, à qui Jupiter laisse comme à son Agent, le soin de donner au plus digne l’Archevêché d’Aix. […] Car à l’examiner par les règles de l’une et de l’autre, comme nous allons faire, il ne semble pas qu’il soit fort digne d’un Prélat Chrétien.
Polyeucte est un chef d’œuvre qui, en tout temps, fera honneur au Théâtre moderne, et qui peut être regardé comme un morceau éternellement digne du Théâtre de la Réformation. […] La Thébaïde est la première Tragédie de Racine : il nous apprend lui-même, dans sa Préface, qu’il était fort jeune quand il la fit : mais ce n’est pas là le seul trait qui soit digne d’être remarqué dans cette Préface. […] Inès et Dom Pedre, mariés clandestinement, s’aiment avec une tendresse qui est digne d’envie ; le tableau ne peut qu’inspirer de bons sentiments aux Spectateurs, en leur faisant sentir le bonheur que peut procurer l’amour conjugal. […] D’un autre côté, cette Tragédie est tout à fait exempte de ces faiblesses, qui pourraient empêcher qu’on ne la conservât pour le Théâtre de la réforme, dont je la crois extrêmement digne. […] Je ne crois donc pas qu’il y ait rien à changer pour la rendre digne du Théâtre de la réforme.
s’écriera-t-elle, peut-on soutenir qu’il y ait du mérite à composer des Drames où l’on ne voit souvent que de méchans quolibets, & dans plusieurs desquels le stile est à peine digne de ceux qu’on y fait parler ? […] Elle est digne de notre pitié, plutôt que de notre haine. […] Ils jugèrent la Chanson digne d’eux, & la jettèrent au feu.
C’est donc mal à propos qu’il recueille les sentences des anciens Docteurs pour nous condamner, comme si nous prenions un parti contraire vu que nous les maintenons, les prenant pour boucliers et défenses contre la batterie que l’hérésie a tirée de l’arsenal de Satan pour attaquer la maison de Dieu, qui augmente sa gloire en ce digne labeur. […] Nous serions dignes d’un reproche éternel, si elles étaient telles qu’il les représente, et nos Pasteurs nous banniraient des Sacrements, comme indignes de porter le glorieux titre de Chrétiens, s’il y avait quelque reste de celles qui sont condamnées tant par les Papes que les Empereurs ; s’ils ont retenu le nom de Scène et de Théâtre, et autres mots, ils en ont rejetté le vice. […] La parole la soutient, console, anime aux actions glorieuses, la nourrit comme son ambroisie, et ainsi qu’une lumière en allume plusieurs, elle augmente sa vertu ; et à l’imitation des Chimiques, rend cet or céleste si actif, qu’il fait projection à l’infini en un esprit digne de recevoir cette manne divine. […] Non, je ne dois point rechercher loin de nous les ombres et les sépulcres, puisque nous en avons aujourd’hui dans notre France, en l’œil des cités, en la plus auguste ville de l’Europe, le corps, la lumière, et la vie de tous les plus rares et dignes Comiques du monde, en ceste troupe de Parnasse, nourrissons des Muses, Aigles de Jupiter, vrais enfants d’Apollon, race divine, interprètes des Dieux, qui ont gratifié Paris de leur présence : quelles louanges vous peut-on donner ? […] Et parce que l’enuie d’ouïr, de savoir et d’apprendre est naturelle en nous, et que notre âme est comme un livre blanc où nous pouvons graver ce qui la doit remplir, ou une terre capable de recevoir l’ivraie et le bon blé ; elle nous choisit des propos pour faire germer des fruits et des fleurs qui puissent apporter une moisson digne de sa culture et de notre devoir ; pour ne faire de notre esprit un tableau d’horreur et de honte, et un champ de broussailles et d’épines, au lieu d’amaranthe, d’œillets, et de lys.
Il faudroit qu’une plume habile, bien brévétée & pensionnée, révétue de l’autorité publique, exerçât au nom de l’Etat, cet important office, & dérobât aux injures du tems, tant de faits intéressans, dignes de l’immortalité. […] Dans Quintecurse, dans Titelive, dans Tacite, &c. tout n’est pas digne d’Alexandre, de César, d’Auguste, du nom Romain. Tout dans les annales du théatre n’est pas digne des grands noms de Corneille, de Moliere, de Voltaire, de Baron, de Clairon ; c’est le malheur de l’humanité.