Il devient étranger à cet égard. […] Quiconque quitte sa femme pour en prendre une autre, commet un adultere, & l’expose à la devenir. […] Cet article est devenu tres inutile. Les mêmes raisons qui font séparer operent la dissolution ; les effets en sont à peu près les mêmes, & les parties n’ont qu’à persister dans leurs mésintelligences pour devenir libres.
Par ces Ouvrages la Musique devenue la maîtresse de la Poësie, dont elle devroit être l’esclave, après avoir corrompu le Théâtre, est entrée hardiment dans nos Temples, & là, sous le manteau de la Religion, Signorregia, regne en Souveraine. […] Car notre Poësie, dit-il, qui trop chargée d’ornemens, a communiqué sa maladie à la Musique, est devenue si figurée qu’elle a perdu toute expression naturelle. […] Je parlerai dans la suite de cette Piéce ; & à l’égard du succès de la Merope sur les Théâtres de l’Italie, je rapporterai ce qu’en a écrit Riccoboni, qui y contribua beaucoup par son talent pour la Déclamation tragique, talent devenu très-rare dans le Pays de Roscius, parce que, dit-on, le Peuple en Italie n’a jamais aimé les Spectacles tristes. […] Je n’ai parlé de l’Opera dans l’Histoire de la Poësie Dramatique moderne, qu’à cause de l’usage où l’on est d’appeller Tragédies des Piéces qui ne font jamais verser de larmes, des Piéces qui composées par deux Auteurs, dont celui qui commande est celui qui devroit obéir, font devenir la Poësie la Complaisante & presque l’esclave de la Musique.
Ces jeux superstitieux et ridicules devinrent des fêtes brillantes ; les croquis furent des tableaux magnifiques, et les tombereaux des théâtres superbes. […] Mais depuis que par des théâtres fixes, construits à demeure, les représentations théâtrales devinrent journalières, et par conséquent indépendantes des fêtes, elles ne furent plus que des amusements, et non des actes de religion, que dans certains temps où elles concouraient avec des fêtes, quoique les autels des faux Dieux y demeurassent toujours. […] Le spectacle, d’abord grossier et sans règle, devint régulier, poli, agréable, et mérita d’être adopté par les passions d’un goût plus délicat : il devint l’hôtel de la comédie.
Genest est devenu un grand Martyr. Les persécuteurs des Chrétiens sont devenus Prédicateurs du Christianisme, les loups ont été changés en Agneaux et des bourreaux des Martyrs sont devenus Martyrs eux-mêmes.
Les amateurs du théatre le sont souverainement, on devient grand maître à cette école ; c’en est l’esprit, le goût & l’enseignement. […] Je ne puis m’accoutumer à un jargon théatral ; devenu si fort à la mode, qu’il a passé jusques dans la chaire, j’entendis, le Vendredi Saint, la Passion d’un Abbé plus petit maître qu’Apôtre, qui prêchoit le couronnement d’épines avec des cheveux parfumés poudrés & frisés à quatre étages. […] Celle du dix septieme siécle est bien facile, c’est l’histoire de l’irréligion & du théatre, leur langage est devenu familier, vrai persifflage ; mais qui suppose & qui entretient une dépravation de mœurs déplorable. […] Le Théatre devenu Prédicateur consurs plus vivement en leur montrant la dépravation des mœurs du siécle. Concluons qu’on doit dire de la Dévotion des Femmes, comme de la Religion Protestante, le prétendu Sexe devot, comme les prétendus Réformés, mais comment espérer sa conversion, tandis qu’il fréquentera le théatre bien loin d’y devenir sincerement dévot, il cesseroit bientôt de l’être.