Voyez ce père tendre, qui s’épuise de travail, pour qu’un jour son fils & sa fille reçoivent de sa main, en le bénissant, un bien plus considérable au jour de leur mariage ; c’est que pour lui, le plaisir d’être le bienfaiteur de ses enfans, est le plus doux de tous : jetez enfin les yeux sur l’homme assis au dernier degré, voyez-le durant la semaine se livrer aux plus rudes travaux ; c’est qu’il entrevoit qu’ils doivent, au bout de six jours, lui fournir le moyen de s’abandonner à la joie. […] Je conviendrai donc, que l’austérité Républicaine ne peut comporter les Drames de ces deux derniers genres, parce que, eu égard au besoin qu’ont les hommes d’un contrepoids qui balance cette consentanéité dont jouit le vice, ils sont presque toujours pernicieux ; non pas absolument par l’action en elle-même, mais par la manière dont elle est présentée, & parce que l’Auteur n’ayant cherché qu’à donner du plaisir, il a laissé toute leur force aux inconvéniens de l’Histrionisme. […] Il opère une révolution funeste dans les mœurs : nos jeunes-hommes, parvenus à craindre ce ridicule, plus que nos femmes ne redoutent le crime de l’infidélité, les dernières suivent leur penchant que la Comédie n’a point attaqué, flétri ; & les seconds souffrent le desordre, de peur d’être honnis.
Dernières raisons des succès du nouveau Théâtre.
L’évêque de Versailles le reçut dans le sein de l’église, et fit faire pour lui les dernières prières.
Cette réserve et ces ménagements m’avaient paru nécessaires ; mais enfin je donnais mon dernier Ouvrage qui a pour titre, Réflexions historiques et critiques sur les différents Théâtres de l’Europe d ; c’est là où je dévoile mes sentiments, en faisant voir le besoin qu’ont tous les Théâtres d’être réformés, et en promettant au Public l’Ouvrage que je donne aujourd’hui.
Tout le monde sait ce qu’était la Comédie dans les derniers siècles ; une plume habile2 nous a exposé avec ordre, et la honte de sa naissance, et le progrès de ses désordres. […] On dit qu’avec Bélise il est du dernier bien. […] Nous étions l’année dernière dans une circonstance bien favorable8 : ce qui faisait et fait encore la joie de toute la France, de toute l’Europe, était bien capable d’en fournir d’heureux. […] Il en est de bonnes, de mauvaises, et d’indifférentes : ces dernières se divisent encore, et sont conditionnelles ; c’est-à-dire que les mêmes actions peuvent quelquefois n’être qu’indifférentes, et quelquefois être mauvaises, telles que le jeu des cartes, de dés, etc. […] [NDA] Les nouvelles Observations ont paru dans le Public à la fin de l’année dernière ; mais ce n’est que depuis peu de temps qu’elles sont venues à ma connaissance.