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131. (1771) Sermons sur l’Avent pp. 103-172

Une des plus dangereuses pompes du monde, que le monde justifie toujours. […] Vous allez voir, qu’ils sont une des plus dangereuses pompes du monde, que le monde justifiera toujours vainement : & c’est icy la derniére Partie de mon Discours. […] Partie a toujours regardé les spectacles comme une des plus dangereuses pompes du monde, ausquelles nous avons tous renoncé par le Baptême, & Tertullien va jusqu’à dire, que nous n’avons esté faits Chrétiens que par ce renoncement, factus Christianus de repudio spectaculorum. […] On trouvera, que Seneque, Euripide, ny Sophocle, ne parlent point d’amour, poison le plus subtil & le plus dangereux de nostre Théatre. […] Regardez les comme une des plus dangereuses pompes du monde, ausquelles vous avez renoncé par le baptême ; & quand le monde entreprendra de les justifier, vous luy opposerez ce que l’esprit de Dieu vient de vous inspirer par ma bouche.

132. (1759) Lettre de M. d'Alembert à M. J. J. Rousseau « Chapitre » pp. 63-156

Ce que je dis ici de Mahomet, je crois pouvoir le dire de même des autres Tragédies qui vous paraissent si dangereuses. […] Mais bien loin d’être alors dangereuse, elle est au contraire importune ; et un sentiment de cette espèce peut-il être une source de vices et de forfaits ? […] Cette passion, le grand mobile des actions des hommes, est en effet le ressort presque unique du Théâtre Français ; et rien ne vous paraît plus contraire à la saine morale que de réveiller par des peintures et des situations séduisantes un sentiment si dangereux. […] Essayons néanmoins, pour les apprécier avec justice, sans adulation comme sans humeur, d’oublier en ce moment combien leur société est aimable et dangereuse ; relisons Epictète avant que d’écrire, et tenons-nous fermes pour être austères et graves. […] On m’assure même que plusieurs de ces amusements, quoi qu’en simple projet, alarment déjà vos graves ministres ; qu’ils se récrient surtout contre les danses que vous voulez mettre à la place de la Comédie ; et qu’il leur paraît plus dangereux encore de se donner en spectacle que d’y assister.

133. (1685) Dixiéme sermon. Troisiéme obstacle du salut. Les spectacles publiques [Pharaon reprouvé] « La volonté patiente de Dieu envers Pharaon rebelle. Dixiéme sermon. » pp. 286-325

Lors que des hommes inutiles & dangereux à l’Etat & à la Religion, n’ayans point d’autres métiers pour vivre que celuy de divertir le genre humain, ont faits des spectacles publiques pour representer la vie & les plus memorables actions des Heros & des Heroines de l’antiquité payenne, non pas tant pour reformer les mœurs des peuples, que pour tromper & divertir les faineans. […] en effet M. si vous voulés estre des juges équitables, & vous defaire de toutes sortes de preventions, vous tomberés d’accord avec moy, que la comedie est un dangereux reste de l’idolatrie abbatuë, & du paganisme agonisant, de quelque côté que vous la puissiez considerer ; soit du côté de son invention & de son origine, soit du côté de sa fin & de ses representations, soit du côté de ses Acteurs & de ses personnages. […] dangereux artifice, pour tromper les pecheurs, & pour deshonorer les Saints : Quoy ? […] Or M. ne vous flatez point, je soûtiens que ce sont là les veritables pompes du monde ausquelles vous avez renoncés par les vœux du Baptême : car pour moy je n’en connois point d’autres, ou qui soient du moins si dangereuses que celles-là. […] Enfin, erubescant ordines omnes, que tous ceux qui font profession de pieté & de Christianisme, rougissent de ce que des yeux qui ne devroient contempler que le Ciel, ou pleurer leurs crimes, s’ouvrent pour contempler de foles & dangereuses representations, qui leur font commettre de nouveaux crimes.

134. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre XV. Application de la doctrine précédente aux danses et aux bals qui se font aujourd’hui. » pp. 94-96

On y voit un dérèglement manifeste touchant le mouvement et la disposition extérieure du corps ; car outre les nudités, qui sont des pièges tendus par le démon, et des pierres d’achoppement pour la pureté, il n’y a nulle modération dans cet exercice ; mais au contraire on y voit très souvent des agitations immodestes, et qui choquent l’honnêteté, et des postures qui ne sont propres qu’à produire des espèces dangereuses dans l’imagination, et à exciter des sentiments mauvais dans la chair.

135. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XXXIV. Conséquences de la doctrine précédente. » pp. 136-137

Par tous ces principes des saints pères, sans examiner le degré de mal qu’il y a dans la comédie, ce qui dépend des circonstances particulières, on voit qu’il la faut ranger parmi les choses les plus dangereuses ; et en particulier on peut juger si les pères ou les saints docteurs qui les ont suivis, et Saint Thomas comme les autres, avec les règles sévères qu’on vient d’entendre de leur bouche, auraient pu souffrir les bouffonneries de nos théâtres, ni qu’un chrétien y fît le ridicule personnage de plaisant.

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