Il enseigneroit que quand on est né sous une étoile funeste ; il faut que de nécessité on soit criminel & malheureux ; qu’on tue son pere, qu’on épouse sa mere, quoi qu’on fasse pour l’éviter ; & qu’après on se pende, ou qu’on s’arrache les yeux de désespoir. […] S’il est honteux de ne travailler que pour l’amusement des hommes, il est criminel & barbare d’allumer dans leurs cœurs les passions les plus capables de les déshonorer & de les avilir.
Quelque Procureur dirigea la procédure, & servoit de Greffier, il le faloit bien, les Dames sont peu faites au jargon de la chicane ; il y a bien loin d’une information criminelle aux billets doux ; enfin tout bien considéré, & murement pesé, après plusieurs séances, le Procureur du Roi & le Dignitaire du Chapitre furent déclarés atteints & convaincus d’avoir composé, fait écrire, affiché & répandu dans la Ville des chansons diffamatoires, contre un grand Prélat & plusieurs Dames distinguées par leur naissance, leur beauté, leur mérite : pour réparation de quoi le Dignitaire fut interdit de l’entrée au chœur, & aux assemblées du Chapitre, condamné à demeurer trois mois dans un Seminaire, jeûnant & prenant la discipline le vendredi de chaque semaine, de quoi il rapportera un certificat en bonne forme, signé du Supérieur.
Il ne peut être approuvé que dans un Serrail, où l’unique loi est d’allumer & d’entretenir les passions sensuelles d’un homme livré à la débauche, ou dans le monde & sur le théatre, où par une sorte de Serrail ouvert au public, & plus criminel que celui de Constantinople, on allume & on entretient par toute sorte de moyens les passions de tous les libertins.
Tertullien le traite d’une espece d’idolâtrie, au moins d’une imitation criminelle du culte idolatrique, puisque les Idolâtres parfumoient aussi leurs idoles.
Ep. 2. dit : Ici tout se termine au criminel amour, à l’art de séduire une fille, & de tromper un père de famille.