/ 324
35. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. —  CHAPITRE V. Tribunal des Comédiens. » pp. 128-140

Des gens graves, qui dans un profond silence, affublés d’une robe immense, & lugubre, élévée sur des siéges couverts de Fleurs-de-lys, un parquet sacré environné de barriere, que personne n’ose franchir, une foule de plaideurs dans l’attente de leur sort, dans la derniere consternation quand ils perdent, ou éclatant de joie si leur sort est heureux. […] Mais un Auteur amoureux d’une actrice, ne trouve de beau que ce qui sort de sa bouche ; un écrivain médiocre espére de trouver dans le jeu des acteurs, de quoi couvrir ses défauts, & remplacer des beautés qui lui manquent. […] L’équivoque palliatif de la gaze qui couvre le vice de la morale, qui, quelquefois y est semée, aigrit le mal, & le rend sans reméde, en faisant croire à des dupes, ou à des gens qui l’affectent, & font semblant de penser, qu’il n’existe pas.

36. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique —  CHAPITRE XI. Les Grecs ont-ils porté plus loin que nous la perfection de la Tragédie ? » pp. 316-335

Œdippe paroissoit sur le même Théâtre, couvert du sang qu’il venoit de répandre en se crevant les yeux, & étendant les bras pour toucher ses enfans. […] Quel Poëte oseroit faire revenir Œdippe sur notre Théâtre après qu’il s’est crevé les yeux, comme il revenoit sur celui d’Athénes, couvert de sang, ayant sur les yeux un voile ensanglanté, étendant ses mains tremblantes pour chercher ses Enfans, & poussant de grands cris ? […] Priam, Achille, Agamemnon, ne se contentent pas de pleurer dans Homere, ils se frappent la tête, la couvrent de poussiere, se donnent des coups dans la poitrine, se roulent à terre.

37. (1667) Traité de la comédie « Traité de la comédie — VII.  » p. 461

Il y a bien des degrés avant que d'en venir à une entière corruption d'esprit, et c'est toujours beaucoup nuire à l'âme que de ruiner les remparts qui la mettaient à couvert des tentations.

38. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre III. Théatre de Pologne. » pp. 80-105

Après ce spectacle on servit un souper splendide sur dix-sept tables : celle du Roi à laquelle le Nonce du Pape fut invité (autre farce) étoit de quatre-vingt couverts, sous une tente magnifique representant le temple de Janus fermé par la paix. […] Le rocher étoit couvert de lauriers, d’oliviers, de rosiers, symboles de la paix, de la joie, & au-devant on avoit pratiqué le théatre, auquel cet appareil servoit de décoration & les allées de parterre. […] Ils sont obligés de mandier leur pain, couverts de hailons. […] Dans le même-temps le Nouveau Monde jouoit une autre scène à Philadelphie : on promenoit sur des tombéreau les effigies du gouvernement de la province & d’un ministre d’Etat, en la personne d’un receveur de la Douane, qu’on avoit pris, gaudronné & couvert de plumes depuis la tête jusques pieds. […] Chacun se retire couvert de gloire, & chante ses glorieux exploits.

39. (1603) La première atteinte contre ceux qui accusent les comédies « A la signore Isabelle » pp. 25-

A la signore Isabelle MON CŒUR, MA CHERE DAME, Je ne vous dois point écrire vu la diversité de nos écrits : les miens sont comme l’ouvrage de ces petits enfants d’Homère, qui laissent couvrir de poussière ce qu’ils ont formé du limon de la terre ; et les vôtres tous divins reluisent d’une grâce céleste, qui ne termine leur fin qu’en celle de l’éternité.

/ 324