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313. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE II. Melanie. » pp. 29-71

Constance, comme Melanie, est une Religieuse forcée par ses parens ; Herigene son Amant, comme Monval, l’a connue au parloir, où il accompagnoit son frère, qui lui rendoit visite. […] Il est ridicule d’avoit placé la scène dans Paris, où toutes ces choses sont connues des moindres enfans, & d’avoir choisi pour Acteurs un Curé de Paris, un Conseiller au Parlement, que tout respecte, que tout connoît, & qu’il est moins possible de défigurer. […] Celle de Cornelie est héroïque : Connois-moi ; pense-tu, cruel Domitien, Qu’un seul moment mon cœur ait imité le tien ? […] Je ne me connois plus, vous osez attester le ciel qui vous condamne. […] Il eût pu citer en preuve, s’il l’eût connu, l’exemple de la Religieuse mourante qui détourna sa fille.

314. (1600) Traité des Jeux comiques et tragiques « [Traité] » pp. 3-62

Paul même montre, qu’il a lu les Poètes, alléguant de leurs vers, et entre autres d’un Comiquew : je réponds, que cette permission de les savoir, n’infère pas la licence de les jouer, et que la connaissance en doit être rapportée à une fin, et usage tout autre, où visent les Théologiens, en lisant les écrits des hérétiques ; les Médecins, apprenant à connaître les poisons, et herbes dangereuses ; les Logiciens, étudiant aux Elenches sophistiquesx, etc. […] Et pourra être vêtu d’habit de femme, un roi en son Trône, un Juge en son Siège, un Ministre en sa chaire, sans aucun blâme, avec toute honnêteté, et bienséance ; pourvu qu’ils protestent, que ce qu’ils en font, n’est pour tromper personne, mais pour user de la permission, et liberté Chrétienne ; voire il suffira, de laisser seulement le masque de femme, et montrer la face, afin qu’étant connus, un chacun voie, et juge, par charité Chrétienne, qu’ils n’usent point de fraude. […]  » Le lecteur voie toute cette Epître, et il connaîtra, que nous ne sommes pas les premiers, qui appliquons cette Loi de Dieu, à la défense des jeux Comiques. […] Car, comme ci-dessus nous avons dit ; outre ce, qu’ès Ballets, on contrefait quelquefois les anciennes Comédies, qu’on appelait, Palliatas, Togatas, Prætextatas, Trabeatas, Tabernarias, Atellanas, Fescenninos, Mimos, Satyras, etc., on essaie à en inventer toujours de nouvelles, se déguisant tantôt en Turcs, en Egyptiens ; tantôt en Sauvages, tantôt en Bergers ; quelquefois en Sorciers ; bien souvent en Diables où il faut représenter plus de chiffres, et de figures, que les anciens n’en connurent onc : Tous ces Ballets sont estimés comme la moelle, l’infusion, et quintessence, comme un nouveau sirop magistral, pour empoisonner les âmes : Car on commence à se dégouter des Comédies, et Tragédies simples ; et crois, qu’à la fin on surmontera l’horreurez des Bacchanales, et des Florales ; dont les Païens mêmes eurent honte : Est aussi à craindre qu’on ne se contentera plus, dans quelque temps, de déguiser les habits ; mais qu’on essaiera de changer le sexe tout à fait, à l’exemple de NéronDio in Ner fa , prenant à femme son Sporus, et se donnant pour femme à Pythagore : ou à celui d’Héliogabale, qui fit tout ce qu’il put, pour devenir femme. […]  » Ils considèrent aussi, combien sont dangereuses les moindre ouvertures qu’on fait au péché ; Toute corruption étant semblable à la fièvre hectique, qui du commencement est malaisée à connaître, aisée à guérir ; au progrès trop facile à connaître, impossible à guérir : tellement qu’il nous advient, enfin, comme dit quelque Ancien, que nous ne pouvons plus supporter, ni les vices, ni les remèdes ; voire on se moque des remèdes, quand ce qui était vice est devenu coutume.

315. (1757) Article dixiéme. Sur les Spectacles [Dictionnaire apostolique] « Article dixiéme. Sur les Spectacles. » pp. 584-662

Les jeunes personnes vont au bal, & dans des assemblées pour se faire connoître ; mais c’est en effet pour se déshonorer elles-mêmes. […] Si, ne devant connoître que la mortification & la pénitence, il doit fréquenter des endroits où tout ne lui inspire que la mollesse, le plaisir. […] Voilà les péchés secrets dont on se charge, quoi qu’on feigne de ne les pas connoître. […] Je voudrois les connoître, poursuivoit cet inflexible Docteur ; si je les connoissois, je les prierois de sortir de l’Eglise. […] c’est qu’en effet vous ne connoissez le théâtre, que par l’idée qu’un préjugé trop soutenu de vos passions vous en donne.

316. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre VII. De la Diction. De la Poësie dans la Tragédie. » pp. 122-130

Thespis a embelli la Tragédie des charmes de la Poésie, parce qu’il en connoissoit la véritable destination, parce que tous les grands Poétes qui avant lui avoient chanté les Héros & les Dieux, l’avoient connue comme lui.

317. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « Corrections et additions. » pp. 364-368

Afin d’achever de faire connaître en peu de mots les Poèmes du grand-Opéra de nos voisins, je dois ajouter que la Musique n’en est pas toujours si admirable, puisque des Récitatifs d’une longueur énorme en composent la plus grande partie, & qu’on n’y rencontre que quatre ou cinq Ariettes travaillées avec soin, qui sont même les seuls morceaux que l’on écoute attentivement.

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