Qu’on ne dise point que tous ces passages sont superflus, outre qu’ils forment la chaîne de la Tradition, ils servent encore à faire connaître le genre de Spectacles, usités dans chaque sièclea.
Connois-je mes parens ? […] Croyons Fatime pour un moment, s’il s’étoit distingué dans les guerres précédentes, il avoit au moins treize à quatorze ans ; il avoit donc connu son pere, il l’avoit vu mettre dans les fers ; depuis sa captivité, il ne le connoissoit plus !
Un homme connu se raccommoda avec sa femme, en voyant le préjugé à la mode. […] Je n’ai jamais connu aucun défenseur du théâtre, qui ne convienne qu’il y a quelquefois du danger ; qu’il y en a toujours pour certaines personnes ; qu’il y en a dans beaucoup de pieces ; qu’il y a donc alors du péché.
Les Grecs ne l’ont point connu ; les Latins s’en servaient volontiers, mais sans le désigner. […] Un avis si sage, si important, mérite de passer pour une règle ; je n’ai pas besoin de m’éfforcer de montrer les avantages qu’on en retirerait, ils se sont assez connaître d’eux-mêmes : j’éxhorte les Poètes à placer dans leurs Pièces une pareille nouveauté, elle y répandrait des beautés qu’on y désire depuis long-tems, & dont on éloigne jusqu’à l’apparence.
Thomas eût quelque indulgence pour des spectacles qu’il n’avoit jamais vus, puisqu’il étoit entré en religion dès l’enfance, & qu’ayant reçu du ciel un don singulier de chasteté, il n’en connut pas le péril par lui-même. […] Que dans une occasion involontaire & inévitable on compte sur la grace de Dieu, & on espère la victoire ; mais que sans nécessité, volontairement, pour son plaisir, contre les défenses de l’Eglise, l’autorité de tous les Pères, l’expérience de tout le monde, on se jette dans le péril le plus grand & le plus certain, on se croie en sûreté, on se dise innocent, on se flatte qu’il n’échappe ni désir, ni regard, ni parole, ni pensée contraire à la vertu, que la chair & les sens, le démon & le monde seront toujours vaincus, est-ce connoître le cœur humain, & se connoître soi-même ?