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92. (1698) Caractères tirés de l’Ecriture sainte « [Chapitre 1] — DU SEXE DEVOT. » pp. 138-158

Le Sauveur du monde les a déchargées des preuves auxquelles les maris avaient droit dans le Judaïsme, contre celles qui n’avaient pas conservé pour le mariage leur cœur tout entier et leur premier amour : Et ce défaut de sagesse aussi bien que de justice envers un mari qu’on avait trompé en l’épousant, n’était pas seulement un empêchement dirimanta du mariage ; il était même puni de mort, conformément à la loi qui condamnait ces jeunes et secrètes pécheresses à être lapidées. […] L’on dit qu’on a grand tort d’avoir condamné et réduit les femmes à l’ignorance ; car on leur trouve aujourd’hui tant d’esprit pour les Sciences, et principalement pour le droit, que bien des gens, et même leurs maris, jugent qu’un procès réussit mieux entre leurs mains. […] Pour moi, je crois, que quelque préjugé favorable que vous ayez pour le Sexe, vous ne pouvez pas vous dispenser de le condamner du moins, à n’être plus appelé que le prétendu Sexe dévot : Et certainement il doit en être aussi satisfait, que le Huguenotisme fut content d’être nommé, la Religion Prétendue Réformée.

93. (1731) Discours sur la comédie « PREFACE » pp. -

PREFACE L’on examine s’il faut, ou qu’on ferme les Théâtres, ou que l’Eglise cesse de condamner ceux qui les fréquentent. […] On remarque plusieurs anciens usages très condamnables, dont on n’a pourtant pu faire revenir le monde qu’après les avoir condamné durant fort longtemps. […] Les Chrétiens eux-mêmes qui ne cessaient de condamner cet usage, comme on voit dans les écrits des Pères, ne purent l’abolir qu’après quelques siècles.

94. (1697) Histoire de la Comédie et de l’Opéra « HISTOIRE ET ABREGE DES OUVRAGES LATIN, ITALIEN ET FRANCAIS, POUR ET CONTRE LA COMÉDIE ET L’OPERA — CHAPITRE II. » pp. 19-41

N’est-ce pas y contribuer autant qu’il est en soi, que d’assister aux Comédies : Car donner son argent aux Comédiens, c’est pratiquer ce que le Saint Esprit condamne par ces paroles du Ps. 49. « Vous mettiez votre bien avec les adultères. […] La second raison tirée de l’infamie des spectacles anciens, qui avait porté les saints Pères à les condamner, est réfutée par les saints Pères mêmes qui les ont condamnés pour des raisons qui subsistent encore, comme on l’a fait voir. […] Mais il répond. 1°. avec Sanchez, qu’il n’y a que l’ignorance invincible qui pourrait excuser : or il n’y a personne qui n’ait ouï parler qu’il y a des gens qui condamnent la Comédie. 2°. […] Dans la seconde Partie, il parle des Comédies peu modestes, et il les condamne.

95. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE VII. Histoire des Cas de Conscience. » pp. 159-189

Racine mécontent de Port-Royal, qui l’avoit condamné, écrivit deux lettres pleines d’esprit & de sarcasmes, plutôt pour se vanger que pour justifier son théâtre. […] Les Curés de Paris déférerent cet ouvrage à l’Officialité, pour le faire condamner les chaires retentirent plus que jamais d’anathêmes. […] Il condamne absolument la comédie avec cette éloquence que tout le monde lui connoit. […] Mais à Rome, à Constantinople & dans les deux Empires, où tous les Peres & les Conciles le foudroyoient ; mais à Paris, dans toute la France & toute l’Europe, depuis plus d’un siécle que toute l’Eglise le condamne, le théâtre est bien autre chose. […] Que si on veut blâmer tout ce qui ne regarde pas directement Dieu & notre salut, on ne doit pas trouver mauvais que la comédie soit condamnée, &c.

96. (1752) Essai sur la comédie nouvelle « ESSAI SUR LA COMEDIE MODERNE. » pp. 1-160

Quoique l’Orateur semble quelquefois flatter la Comédie et la caresser, il est trop vrai pour ne la pas condamner. […] Porée la condamner ouvertement ? […] M.F. l’accuse d’abord d’avoir soutenu que les Pièces de Théâtre ont été de tout temps condamnées pour leur seule inutilité. […] (Citation inutile, comme on l’a déjà dit, puisqu’il ne s’agit ici que de la Comédie moderne, et que tous ces Personnages n’ont pu parler que de l’ancienne, que M.F. condamne). […] Approuver la Comédie, à condition qu’elle sera comme elle doit être, c’est la condamner comme elle est.

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